Zone: B (PAL)
Editeur: Fox France
Sous-Titres: Français... Durée: 118 minutes
Boîtier: Blu-Ray Standard Interactivité: standard
Blu-Ray Double Couche (50 Go)
Disponibilité: 6 août 2008
NIGHT WATCH
Chronique par Cornwall (Stéphane Roger)
En 1342, en Russie, une trêve est conclue mettant fin au conflit permanent entre les Forces du Bien et les Forces du Mal. De nos jours, à Moscou, le Bien et le Mal disposent, pour maintenir cette paix, d'individus aux capacités surnaturelles, "les Autres" qui assurent la sécurité de leurs congénères et condamnent tout abus de la part du camp opposé. Mais une ancienne prophétie menace ce traité précaire : la crainte qu'un "Autre" bascule dans le camp opposé et fasse ainsi replonger le monde dans le chaos des hostilités...
Les producteurs avaient préalablement souhaité adapter les romans en quatre épisodes d'une heure et planifiaient de les diffuser sous la forme d'une mini-série TV. Les premiers rushes visionnés, le potentiel du projet s'est rapidement révélé incompatible avec le petit écran. Passant du 16 au 35 mm, ils décident d'adapter l'ensemble pour le grand. Bekmambetov a tourné Night watch et une grande partie de Day Watch en 90 jours, s'écoulant de la fin de l'année 2002 au début 2003. Le tournage s'est déroulé dans plus de 200 lieux moscovites, dont l'intérieur de la Tour Ostankino et les environs de l'impressionnant bâtiment des communications situé au nord-ouest de la capitale. Le réalisateur explique : "Le récit se déroule entièrement autour de la Tour Ostankino. Le mot "Ostankino" signifie "vestiges". Parce qu'elle est chargée d'une aura presque mystique, Sergei Lukyanenko a voulu que son roman s'implante et s'enracine dans cette zone. Et puis Sergei vient du Kazakhstan ; il a vécu à Moscou uniquement dans le quartier de cette tour : c'est le seul endroit qu'il connaissait de la capitale."
Le film est l'adaptation de trois romans récents du Russe Sergei Lukyanenko inspirés par la tradition de l'heroic fantasy et intitulés Night Watch, Day Watch et Dusk Watch. Chaque roman s'est vendu à un demi-million d'exemplaires. Depuis la sortie de Night watch en juillet 2004, deux millions et demi d'exemplaires de la trilogie se sont écoulés. Konstantin Ernst s'avère être non seulement le détenteur de Channel One Russia, le plus grand réseau télévisuel du pays, mais aussi l'un des producteurs de cinéma les plus influents. Quand on lui présente le projet, avant tout décrit comme un ouvrage au potentiel commercial immense, Ernst surmonte son attirance modérée pour le fantastique et se trouve conquis par le projet. Il contacte alors le producteur Anatoli Maksimov et le réalisateur Timur Bekmambetov pour les sonder sur une possible collaboration. Le tournage débute neuf mois après.
Night Watch nous arrive dans un transfert Blu-Ray de toute beauté, solide, costaud, lumineux, et paré d'une souvent étonnante définition. L'éditeur propose en effet un master impeccable et de première fraîcheur, très à même de restituer les éclairages souvent crus et tranchants de l'univers du film. A ce titre, les couleurs et l'étalonnage colorimétrique se montreront à leur avantage lors de la première grande partie du film, avec des tonalités primaires très saturées, mais sans artifice outrancier. Les extérieurs moscovites se montreront à leur avantage avec des images solides et fortes, piquées et détaillées, bien qu'elles subissent d'importantes altérations lors du montage. Chaque effet transperce l'écran (désynchro etc...) et s'octroie un niveau de détail souverrain, très régulièrement. les rouges et les jaunes éclatent à l'écran, ils affichent un niveau de reproduction de haute volée. Les contrastes, s'ils ont tendance à fluctuer dans la dernière partie du film, se montrent eux aussi tranchants et investis d'une superbe dynamique vidéo Haute Définition. Le couple luminosité /contrastes affiche de très belles valeurs et une belle stabilité sur l'essentiel du métrage. Au grand final, il s'agit ici d'un pressage surprenant pour la plupart, doté d'une belle précision et des valeurs fortes, mise en valeur avec une très belle acuité par le format MPEG-4 AVC. Les textures, grâce à la définition cisellée, occupent l'écran avec une superbe précision, et un effet 3D est habituellement observé, offrant aux images une lisibilité optimale et un cachet très en phase avec l'univers du film. Une présentation très solide donc, forte d'un piqué d'image réussi, et d'une densité à toutes épreuves. Certains plans sont réellement au-dessus des autres, et laissent apercevoir la propreté du master employé de manière éclatante. Fluditité et absence de défauts majeurs caractérisent l'encodage image de ce Blu-Ray que l'on n'attendait pas aussi réussi.
Le Son
Passé la surprise de découvrir, sur un titre Fox, une piste Dolby True HD et non une DTS-HD Master Audio, nous nous concentrons sur la piste son proposée en DTS 5.1 Mi Débit. Cette VO demeure assez fidèle au rendu déjà apparent sur DVD, mais semble proposer des caleurs dynamiques supplémentaires, ainsi qu'un résultat d'écoute largement plus convaincant. Elle saura se montrer large et expressive cette bande-son, dynamique à souhait, et reposant sur des bases tantôt trop timorrées, tantôt dantesque de puissance décuplée. Quelques incohérences artistiques viennent toutefois ternir quelque peu les résultats finaux: en effet, la bande-son aura parfois tendance à s'effondrer là où le film s'en passerait bien. Les canaux sont actifs avec suffisament de véhémence et de violence multicanaux, mais le résultat final, pourtant habile et bien portant, manquera sa cible en raison d'une dextérité fluctuante.
Les dialogues se détachent très bien des voies frontales, et animent la scène sonore avec une grande clarté et une belle dynamique sur le haut médium, d'où une directivité acérée et une précision à tout bout de champs. La dynamique souvent explosive permet de renforcer la réponse en fréquence et d'offrir à la bande-son des zones d'éclat 5.1 souvent d'une belle effiicacité. La mobilité des sons, pourtant très incohérente, donne lieu à une belle étendue surround et à une couverture presque optimale du champs acoustique. La scène arrière prend régulièrement le relais avec une netteté parfois aiguisée, parfois bien plus matte, et offre des extensions sonores de premier ordre, qu'il s'agisse d'effets sonores ou de répartition des ambiances disséminées avec soin. Sans pour autant prêter le flanc à une exploitation typiquement atmosphérique, la bande-son se repose de bien nombruses fois sur le renfort offert par les voies arrières, qui proposent un univers acoustique riche et varié, nuancé (même en termes de qualité de restitution) mais assez tempéré sur certains pans du métrage. La dynamique observée s'y répartie avec soin également, et propose une scène arrière texturée et palpable, très physique, bien que l'on puisse lui reprocher une exploitation de la stéréophonie assez typée, pour ne pas dire peu subtile et archétypale (ambiances droite-gauche, droite-gauche systématique, sans création véritable).
Les champs sonores, lors des scènes d'action, dessinent une belle énergie acoustique qui offre au film un complément dramatique riche et événementiel. Certains fréquences transercent d'ailleurs la scène sonore d'avant en arrière, au ralenti, avec de superbes trajectoires dessinées entre les diffuseurs. Le registre grave est exploité de manière habituelle, sans véhémence particulière, mais avec impact et poids. On regrettera en revanche qu'il ne soit pas exploré avec davantage de profondeur sonique et de subtilité.
Les multiples pirouettes du mixage se voient restituées avec panache et énergie et, enfin, avec une clarté manifeste qui laisse briller de nombreux détails dans l'univers acoustique du film. En guise de conclusion, on n'oubliera pas de mentionner que les sons demeurent clairs et bien placés sur l'ensemble du spectre, où chaque zone clé est reproduite de manière expansive et vive. La spatilisation multicanaux offre parfois des instants riches et intenses, mais dans l'ensemble, la bande-son propose toutefois une scène sonore quelquefois peu rigoureuse et accumulant des incohérences (artistiques) dans l'exploitation des situations cinégéniques.
Le codec DTS accentue l'équilibre de la bande-son et déploie l'ampleur acoustique de manière plus conséquente. Les voies arrières se voient plus largement incluses, tandis que la dynamique reste percutante, offrant aux scènes avant et arrière un coffre supplémentaire et un renfort d'expressivité. La version Dolby Digital 5.1 downmixée de la piste Dolby True HD est encodée avec un offset de -4dB (triste habitude...).
Interactivité
La Fox accueille les spectateurs (enfin!) par un menu sonorisé proposé en HD fixe. Ceci induit tout de même davanatge de confort et d'élégance à leurs publications jusqu'alors dépourvues de menu racine, mais proposant seulement des menus pop up certes très fonctionnels, mais accessibles uniquement durant la lecture.
Intégralement proposée en SD, l'interactivité inclut:
- Un making of plutôt réussi et loin des clichés hollywoodiens, mélange d'interviews et d'image de tournage (4/3, DD 2.0, SD)
- Des scènes coupées commentées
- Un commentaire audio du cinéaste russe sous-titré.
- Un autre commentaire audio du "graphic novelist"
- Quelques modules sur les personnages, les thèmes... - Des galeries: storyboards, posters