
|
Sous le règne des Vikings, un homme de l'espace - Kainan - s'écrase sur la Terre en apportant avec lui une créature terrifiante, un prédateur extra-terrestre connu sous le nom de Moorwen. Alors que la bête plonge les environs dans le chaos, les vikings, d’abord suspicieux envers ce mystérieux étranger, s'associent bientôt à Kainan pour en venir à bout. Car lui seul pourra les mener à la victoire…
PALEOCONTACT : l’histoire
Le réalisateur Howard McCain, après avoir découvert le poème épique anglais Beowulf à l’université, cherchait vainement à adapter la saga au cinéma : sa conception de l’histoire, qui devait être historiquement crédible, ne cadrait pas avec le personnage de Grendel, troll gigantesque. C’est au cours de sa formation à la NYU Film School que McCain imagine enfin comment intégrer la science-fiction à son approche historique : en ajoutant une présence extra-terrestre, tout devenait alors plus vraisemblable.
La rencontre avec le scénariste Dirk Blackman achève de résoudre le problème et pris rapidement la forme d’un premier jet du script : « Peut-être qu’une créature extraterrestre a pu atterrir sur Terre au temps des Vikings ? Notre sentiment était que si jamais la légende de Beowulf était fondée sur la moindre parcelle de vérité, c’était réellement l’explication la plus plausible, la source du mythe. » explique Howard McCain. « Tout le monde sait qu’il n’y avait pas de monstres durant l’ère des Vikings » ajoute Blackman, « mais si un extraterrestre humanoïde venu d’ailleurs amène une féroce créature alien sur Terre et doit unir ses forces avec les Vikings pour combattre ce monstre, vous avez les origines de Beowulf. En d’autres termes, nous avons tout simplement décidé d’écrire La véritable histoire de Beowulf. »
Les deux hommes, fans absolus de cinéma et de comics et geeks assumés, citent ainsi plusieurs sources d’inspiration : évidemment Alien, Predator, le classique The Thing (celui de 1951), mais aussi la théorie des Anciens Astronautes d’Erich von Däniken et l’épisode “L’Arène” de la 1ère saison de la série Star Trek, où le Capitaine Kirk est forcé de se battre en duel avec Gorn, un humanoïde-reptile intelligent, sans pouvoir se servir de son phazer, ce qui l’oblige alors à fabriquer lui-même des armes primitives pour triompher.
LE CASTING
A propos du choix de Jim Caviezel : « Il était impératif que l’interprète de Kainan rassemble les qualités du héros classique des films d’action et d’aventures des années 50 : un guerrier solitaire et dur en proie à des tourments moraux intérieurs » dit McCain. « Au lieu de nous tourner vers les candidats évidents pour un film d’action/science-fiction, il était essentiel au contraire de trouver quelqu’un capable d’induire cette mélancolie silencieuse, issue des évènements qui ont eu lieu avant le début de l’histoire du film. »
Les liens entre Rothgar, joué par John Hurt, et Gunnar, joué par Ron Perlman, sont exemplaires des relations entre tribus Vikings. Gunnar est chef d’un hameau vassal du village d’Herot, gouverné par le roi Halga. Appelé pour participer à un dangereux raid contre une tribu ennemie, Gunnar refuse, laissant le roi Halga en sous-nombre. Quand Halga meurt au combat, son fils Wulfric tient Gunnar pour responsable et réclame vengeance, mais son oncle Rothgar, désormais régent du trône, plaide pour une solution pacifique. Et c’est là que le Moorwen arrive sur Terre, faisant ses premières victimes parmi les habitants du village de Gunnar, qui pense alors qu’il s’agit de l’œuvre Gunnar et ses hommes. S’ensuit alors une querelle réelle qui menace de se transformer en véritable guerre de clans.
John Hurt raconte : « OUTLANDER était franchement tentant, d’autant plus qu’il s’agissait pour moi de l’opportunité d’enfin jouer un Viking, à l’âge de 67 ans ! (…) Rothgar croie sincèrement qu’un roi est au service de son peuple, d’où sa diplomatie, et son but dans le film est de transmettre ce qu’il peut de cette philosophie au jeune Wulfric avant qu’il devienne roi à son tour. »
Et Ron Perlman s’enthousiasme : « Quel plaisir de retrouver John Hurt après avoir travaillé ensemble sur Hellboy ! » Au sujet de Gunnar, il ajoute : « Gunnar est certainement parmi mes rôles l’un de mes personnages préférés – féroce et craint. Et quel succès : on parle de moi pendant plus de 62 pages de script jusqu’à ce que j’apparaisse enfin. Et dès que mon personnage n’est plus là, ils continuent pourtant à parler de moi jusqu’à la fin du film ! »
LE MONSTRE : créer le Moorwen
« Chaque monstre depuis le Alien de H.R Giger est jaugé et imaginé, même inconsciemment, à l’aune de cet illustre design. Ce sont tous de phalliques machines à tuer et l’emphase est toujours mise sur la morphologie : la biologie, ce qu’elle provoque et comment l’animal a évolué. Ce sont tous de strictes machines à tuer, rien de plus. Le Moorwen va au-delà d’un simple design de créature : la "personnalité" qui s’en dégage fait qu’on a presque de l’empathie pour lui, à l’instar de King Kong ou du monstre de Frankenstein » explique Howard McCain. « Par ailleurs, le Moorwen devait pouvoir s’intégrer logiquement dans l’environnement et le monde des Vikings, de la même manière que l’Alien bio-mécanique de Giger s’intègre parfaitement dans le monde de conduits et de gaines électriques d’un vaisseau spatial. Il devait donc être animal, d’une autre planète, mais pourtant ressembler malgré tout à quelque chose qui aurait pu inspirer la sculpture de la figure de proue d’un drakkar. »
Patrick Tatopoulos explique : « Utiliser la réalité de l’âge des Vikings comme point de départ pour imaginer la créature était la bonne option : nous nous sommes d’abord inspirés des légendes de dragons des Vikings pour rompre avec l’habitude des créatures du cinéma tendant à toutes être anthropomorphiques – deux bras, deux jambes ou pattes et se tenant debout. (…) Le Moorwen (dont le nom est dérivé de celui des Morlocks, les créatures photosensibles de La Machine à explorer le temps de H.G. Wells) est un animal qui peut courir, nager et grimper aux arbres, mais tout ça beaucoup plus rapidement qu’un humain, car il se déplace sur quatre pattes, sauf quand il frappe, cette fois sur deux pattes. »
Et la signature du Moorwen, achevant de le rendre unique, est sa bioluminescence, saluée comme un composant essentiel à un passage obligé du film avec monstre : la révélation de la menace. « La bioluminescence est la marque de fabrique du Moorwen : vous la remarquez fugitivement, vous la voyez mieux, et là… il est trop tard. »
Vidéo
: Que vaut l'image de ce DVD ?
 |
Les premiers instants démontrent une très forte tendance à durcir les images, et une ouverture colorimétrique qui frappe les rétines. Le cadrage en Cinémascope transfigure cette épopée et permet d'obtenir des images élégantes, que cette édition restitue avec ferveur et ardeur sur la grande majorité du métrage. La définition, globalement très bonne (scènes extérieurs jours), supporte le poids de chaque décors et laisse respirer des textures de bonne qualité la plupart du temps, même si en d'autres occasions, la précision et la densité de l'image souffrent d'un affaiblissement perceptible du niveau de détail global. Ceci atteint à la fois les premiers plans mais aussi et surtout les arrières-plans, qui souffrent d'une manque cruel de matière sur de très nombreuses séquences. Le niveau des noirs se montre tout d'abord optimal (scène du crash), puis perd en logique visuelle, proposant parfois des teintes de nuit bleutées ou simplement grises, sans réelle profondeur. Les différents registres de la gamme colorimétrique se montrent plutôt à leur avantage, sans la moindre sursaturation, outre les nombreux flash luminescents du monstre. Les contrastes accusent également d'occasionelles baisses de régime, ne découpant parfois pas assez les images et ne donnant pas assez d'ampleur aux zones sombres ou sous-exposées. Certains plans aériens manquent aussi cruellement de finesse et de texture, alors que d'autres se montreront largement plus convaincants. Au grand final, il subsiste une image suffisament piquée mais subissant les assauts de divers soucis sur toute son étendue picturale (voir les problèmes sus-mentionnés).
La grosse déception provient de l'encodage (l'éditeur a opté, selon son habitude, pour le codec vidéo VC-1), fidèle au début, puis graduellement moins précis et soumis à de très nombreux artefacts compressifs: posterisations, pâté de pixels (lisibles dans les scènes les plus sombres), qui nous rappellent le temps du DVD. Globalement, la compression manque de maîtrise dans son allocation du bit-budget et laisse transparaître un nombre assez conséquent de défauts que l'on n'attendait aucunement... La qualité de la Haute Définition est tout de même présente sur certains plans ahurissants, mais peine à achever de nous convaincre en raison de réelles fluctuations dans le rendu visuel proposé par l'éditeur.
Audio
: Analyse artistique et technique de la bande-son
L'ouverture du film propose une scène sonore cataclysmique, à la violence acoustique inouïe, et dont le codec DTS-HD Master Audio dévore chaque décibel. Enfin, il nous est possible de pouvoir profiter de la non-compression de la bande-son, et force est de constater que cette édition se pose en exemple tout craché pour pouvoir révéler certaines des ressources acoustiques que l’on n’entend pas (ou trop peu) ces derniers temps d'un éditeur à l'autre. La scène sonore se montre agressive, très ouverte sur les extrêmes du spectre, et bénéficie d'une réponse en fréquence de premier ordre, qui laisse filer des vagues d'aigus avec une violence et une capacité à projeter des sons dans l'espace que nous qualifierons de presque dangereuse (l'apprentissage accéléré de la langue par le cosmonaute, au début du film). Ainsi donc, le codec DTS-HD Master Audio nous donne à découvrir une bande-son puissante et contrôlée, sans qu'aucune compression ne vienne s'inviter à la fête. En pour une fois, cela s'entend, et cela se déguste même. La violence du rendu acoustique que propose cette bande-son a quelque chose d'inédit sur support Blu-Ray et ce même si cela n'atteint pas toute la durée du film comme nous le verrons ultérieurement.
En parallèle de cette réponse en fréquence au petits oignons vu le genre du film, l'exploitation multicanaux de la scène sonore se montre à l'avenant: scène arrière détaillée et perforante, ouverte et massive parfois, égalité du traitement entre la scène avant et la scène arrière en termes de déplacement de décibels, circularité des sons dans l'espace, pouvoir de recouvrement des ambiances (tracées, parfois, au cordeau), etc etc... Les multiples qualificatifs positifs affluent face à un résultat très global, spatialisé et détaillé. Associez à cela une dynamique impliquante et tétanisante lors des attaques du Moorwen et vous obtenez un condensé d'efficacité multicanaux comme on en entend peu, eu égard aux pratiques de certains éditeurs que nous ne nommerons pas. Les 24 Bit de définition sont palpables et physiques, les 48 Khz de fréquence d'échantillonnage apportant une liberté expressive bienvenue rayonnant sur l'ensemble du spectre... .
A quelques réserves près, toutefois... En de nombreuses occasions, la bande-son semble s'affaisser sur elle-même, ne révélant plus d'équilibre dans la gestion des ambiances, et effaçant des ambiances d'arrière-plan, ainsi que des placements d'effets. L'ensemble semble donc s'effondrer sur la façade frontale, le son, globalement, perd en texture (musique) et la platitude envahit la scène sonore. Première victime: les dialogues, qui perdent irrémédiablement en poids et en définition. Il conviendra donc d'attendre les apparitions de la créature, toutes extrêmement réussies et agressives à souhait, pour que l'ensemble récupère sa meilleure forme. Néanmoins, la toute dernière partie du métrage, avec ses séquences dans les cavernes, représente l'un des must du moment. Une profusion d'ambiances claires, transparentes sur le plan acoustique, une scène sonore qui a du poids et qui laisse des empreintes entre les diffuseurs, le tout présenté avec toute la clarté et la vigueur expressive du codec DTS-HD Master Audio. Un rendu limpide et saisissant, qui allie vigueur et agressivité soudaine à chaque manifestation de la créature. Impérial.
NOTE SUR LA VERSION FRANCAISE PROPOSEE EN 7.1: Le Studio Maïa a supervisé le passage de la bande-son de ses 5.1 canaux originaux vers les 7.1 proposés sur la VF. Dès l'ouverture, nous avons noté une forte présence du canal central arrière, puis, graduellement, l'installation d'ambiances typées mais ne regorgeant pas ou peu d'effets à proprement parler. Cette initiative de l'éditeur est toutefois à saluer, puisque cette bande-son DTS-HD Master Audio 7.1 est une première pour la France. Elle a, en outre, reçu le soutien de DTS.
Suppléments
- La conception du film
- 27 scènes coupées (SD, 16/9 et Dolby Digital 2.0)
- 14 scènes en animatiques
- Effets spéciaux
Nos Notes du
Disque
|