Revolusound > [BLU-RAY DISC]

Une remasterisation plus complète n'aurait pas fait de mal à ce master imprécis et globuleux par moments. Dans l'ensemble, l'image demeure fluide et détaillée, mais le piqué global manque de sincérité et la dynamique vidéo se montre en retrait. L'ambiance visuelle des années quatre vingt est présente à l'appel, mais les images ici présentées peinent à séduire complètement. On notera en revanche, un niveau des noirs adéquat (le film se déroulant exclusivement dans l'obscurité ), des contratses efficaces qui découpent convenablement l'image, et, parfois, des pointes de niveau de détail plus poussé, majoritairement lors des rares scènes en plein jour (début du métrage). Les intérieurs nuit ne se montrent pas bouchés pour autant, mais accusent une certaine faiblesse relative, et c'est au grand final la dynamique vidéo qui se montre en retrait. Les effets spéciaux de Rob Bottin se montrent en revanche surprenants en HD, avec une définition solide et étendue.

Une fois passé les premières minutes et ses vols d'hélicoptères débridés et très expressifs sur le plan acoustique, il n'y aura pas grand chose à retenir de ce remixage faiblard mais fidèle au mixage original en Dolby Stereo (et ce même si le film a connu une exploitation en 70mm, donc en six canaux analogiques, lors de rares projections). Les événements acoustiques manqueront d'énergie et de punch, et se verront affaiblis par une réponse en fréquence décevante et sans inspiration, qui répercute les faiblesses de la prise de son de l'époque, ainsi que ses limitations. Néanmoins, la dynamique se montre souvent ad hoc, permettant aux créatures d'exister avec une certaine assise dans l'univers sonore du film. La scène acoustique se fera très frontale, peu stéréophonisée, axée autour du canal central qui répercute les voix non sans clarté et corps, mais toujours avec les inévitables limitations de la prise de son.

Le score de Ennio Morricone se détache de l'ensemble. Ses pulsations de cordes sont accompagnées de sonorités exploitant le registre grave avec une certaine efficacité. La musique habite la scène sonore sur l'arc frontal non sans liberté et immersion, pricnipalement lors des instants les plus lyriques.

Rares seront les scènes bénéficiant d'une spatialisation multicanaux poussée. On retiendra l'attaque initiale de la base, très ouverte et très découpée sur le terrain spatial. Les coups de feu de cette séquence possèdent un certain punch et rompent avec la linéarité acoustique de la suite du métrage. Ambiances et effets sonores apparaîtront en retrait tout de même, exception faite de quelques séquences en extérieur, qui usent de la scène arrière avec une belle efficacité.

La réponse en fréquence se montre neutre et sage et les plans sonores peinent à se détacher les uns des autres, signe d'une absence de remixage intelligent et d'un réinvestissement des six canaux du format 70mm

Le codec DTS employé ici permet à tous les éléments constitutifs de la bande-son de se détacher avec une plus grande efficacité. En ce sens, les sons récupèrent un punch et une dynamique quasi-inaudible lors de l'édition HD-DVD limitée à un encodage en Dolby Digital Plus. Il assure à la partition inspirée de Morricone une aisance de reproduction certaine, et lisse les nappes sonores avec un sens de la profondeur acoustique accru.