Bienvenue à Timpelbach un petit village sans histoire. Enfin, sans histoire, pas tout à fait... Car, depuis de nombreuses semaines, les enfants multiplient farces et mauvais coups. Les victimes sont bien sûr d'autres enfants... mais aussi et surtout, les parents.
A bout de nerfs, ceux-ci décident d'abandonner le village pour ce qu'ils pensent être une journée. Mais rien ne se passe comme prévu : sur le chemin du retour, ils sont faits prisonniers par des soldats. A Timpelbach, cette nouvelle de village sans parents fait le bonheur d'Oscar et de sa bande de brutes ! Mais ce n'est pas le cas des quelques téméraires qui ont plutôt décidé de se ranger du côté de Manfred et Marianne pour reprendre le contrôle du village...
C'est à l'âge de 9 ans que Nicolas Bary découvrit le grand classique de la littérature enfantine qu'est Les Enfants de Timpelbach. Trois ans plus tard, ce fils de musiciens, déjà sensible à l'importance du rythme, se replongea dans le livre et s'imagina partager les aventures de Manfred et Thomas. Avec l'idée obsessionnelle d'adapter un jour ce roman sur grand écran, Nicolas Bary étudia dans une école de réalisation, enchaîna les stages sur des tournages et signa deux courts métrages, dont Before (2004), inspiré... desEnfants de Timpelbach. Tourné pour 10 000 euros, ce petit film de 10 minutes campe l'univers du long métrage à venir : on y décèle déjà l'influence du cartoon, le tempo cadencé, la prépondérance des enfants, la poésie burlesque...
Tout en cherchant à obtenir les droits d'adaptation, le jeune cinéaste rencontre Dimitri Rassam, bientôt producteur de son court suivant : Judas, avec Jean-Pierre Cassel. "Cela m'a permis de mieux comprendre comment l'accompagner et m'a confirmé dans l'intuition qu'il est capable de sublimer les moyens qu'on lui donne," affirme le producteur. Nicolas Bary et Dimitri Rassam s'engagent alors dans une aventure qui durera 4 ans. La tâche est titanesque : il faut acquérir les droits auprès des héritiers de l'écrivain, trouver un scénariste qui comprenne l'univers de Nicolas Bary, entreprendre des recherches de visuels et de graphismes, commencer le story-board, s'attaquer au montage financier ... "On a avancé très naïvement, avec une grande liberté d'action, sans se demander si c'était "raisonnable" d'avoir une vingtaine d'enfants, des effets spéciaux et des décors naturels pour un premier film !, reprend Dimitri Rassam. Mais c'était jouissif de développer un projet sans se fixer de contrainte."
Rêvant de tourner en décors naturels, Nicolas Bary avait une idée très précise du style visuel qu'il comptait donner au film. "Il avait en tête des univers stylisés comme ceux de Tim Burton ou de Guillermo Del Toro,indique le directeur de la photo Axel Cosnefroy. Il voulait aussi que les décors puissent s'intégrer dans une atmosphère cartoonesque."
Les repérages commencèrent en Alsace, mais les villages semblaient "trop rénovés" au goût du réalisateur. Alors qu'il s'apprêtait à poursuivre ses recherches dans l'Aveyron, Nicolas Bary apprit qu'une coproduction avec la Belgique et le Luxembourg était en bonne voie. C'est dans ces deux pays que l'essentiel du tournage se déroula finalement.
Après avoir passé, en vain, bon nombre de villages au peigne fin, la production envisagea sérieusement de construire la place de Timpelbach ? coeur même de l'intrigue ? en studio. Une fois encore, la chance vint en aide à l'équipe : Dimitri Rassam avait appris par le plus grand des hasards qu'un village wallon, où un tout autre film avait été tourné, pouvait correspondre à ses attentes. Lorsque Nicolas Bary se rendit sur place, ce fut le coup de foudre ! "C'était une place fortifiée du XVIIème siècle où les habitants organisaient des fêtes médiévales, rapporte le chef décorateur Olivier Raoux.Il y avait un très bel abreuvoir sur la place où poussaient des buis centenaires magnifiques. On a réussi à convaincre le propriétaire de remplir d'eau l'abreuvoir et c'est devenu la fontaine du village ? coeur de l'action ? autour de laquelle on découvre la mairie, le bistrot et l'école."
Enthousiaste, Nicolas Bary renchérit : "Nous avons trouvé au Luxembourg les décors qu'il nous fallait pour les scènes de forêt et les intérieurs de la mairie, de l'auberge du Lion d'Or et du cachot des parents. En définitive, je me suis rendu compte que les contraintes ont été formidablement bénéfiques puisqu'on a réussi à tourner deux tiers du film en extérieurs !"
Vidéo:
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Une très belle réussite technique à mettre au compte de l'éditeur Pathé, qui nous offre, régulièrement, de très belles pièces, mais sait aussi décevoir... Ici, le premier cas s'applique, et force est de reconnaître que cette image full HD 1080p dispose d'un très sérieux nombre d'avantages évidents: une excellente dynamique vidéo pour commencer, qui renforce le confort du spectacle au fil de la progression de la trame narrative, puis une solide définition d'ensemble, victime de très peu de fluctuations (si l'on excepte les scènes obscures, qui passent parfois très mal). Détaillée sur toute sa longueur, l'image n'est jamais vraiment clinique, mais préserve cette texture naturaliste d'un tournage réalisé en extérieur, lisible également dans la colorimétrie, ajustée aux teintes automnales qui baignent tout l'univers du film. Les couleurs primaires, lorsque employées gaiement, font une très agréable percée (générique d'ouverture). Le niveau des noirs se montre agréable également, solide, et ce même si certains contrastes peinent à convaincre complètement (sans doute du à certains choix photographiques). Il en résulte une image réaliste dynamique, fidèle et d'une très appréciable fluidité. Lisible du premier aux arrières plans, elle ne souffre d'aucune entrave à sa clarté parfois frappante. Décors, costumes... Tout semble animé d'un esprit visuel très accrocheur, et chaque détail se voit reproduit à l'écran avec un réalisme et une précision souvent toublants. Solide et détaillée, voici des prestations visuelles qui convainquent. On regrettera l'implémentation de certains effets spéciaux visuels, un peu légers, mais le report n'est pas à accuser, puisqu'ils étaient les-mêmes au cinéma.
Audio: Analyse artistique et technique de la bande-son
La piste DTS-HD Master Audio 5.1 (24 Bit, 48 Khz) dispose elle aussi d'une superbe réserve d'énergie, et privilégie l'ouverture générale ainsi que la clarté expressive. Dialogues et sons synchrones se montrent d'une superbe clarté, et pétillent de lumière sonore. Puissamment évocatrice, la bande-son se montre réservée parfois, mais très largement détaillée en de bien nombreuses circonstances. La réponse en fréquence ne déçoit aucunement: tout le rendu du spectre audible se montre net et tranchant, clair et présent. Propre comme un sou neuf, la bande-son ne néglige aucun recoin de l'installation multicanaux, et même si la scène arrière aurait mérité une exploitation plus perforante, elle soutient la cadence tantôt avec douceur, tantôt avec fermeté, mais toujours de manière patente et suffisamment épanouie pour ne pas se faire oublier. Il en ressort un contenu "climatique" très convenablement spatialisé, et superbement exploité sur le terrain acoustique, via un dynamique conséquente que le codec DTS-HD Master Audio sait manier d'une main de fer. Fraîche et déliée, cette bande-son surprend par son caractère affirmé et sa transparence acoustique: capable de grands écarts, elle met à nu un travail très soigné et détaillé, avec une richesse d'expression noble et patente. Les dialogues accusent une très belle hauteur et une très subtile densité dans le redu des jeunes voix. Impeccablement dynamiques, ils se montrent très réalistes et réduisent encore plus l'écart qui sépare les spectateurs de l'univers du film. Les 6 canaux actifs se montrent sollicités en quasi-permanence, qu'il s'agisse de la partition ou bien pour distiller effets et ambiances avec une précision sur l'échelle stéréophonique qui dépasse allègrement ce que l'on peut entendre sur une production Nord-Américaine...
Aucune réégalisation, aucun effet néfaste de mastering ne sont à signaler: le son demeure librte et expressif, sans contraintes, sans affaiblissement, et propose un "maillage" acoustique très développé, épais et dense. Quel plaisir de découvrir de tels mixages via une piste son lossless: cette dernière accroit les forces expressives de la bande-son, met en valeur les éléments subtils de mixage et de montage, tout en proposant une perspective sonore d'une superbe clarté, aux multiples impacts, sans la moindre compromission technique.
Suppléments
- Commentaire audio
- Making-of de 53 minutes (HD)
- "Timpelnews": courts modules des enfants-journalistes
- Deux courts-métrages en HD et Dolby Digital 5.1: "Before" et "Judas"
- Galerie de photos du tournage, superbe comme toujours chez l'éditeur: HD 1080p sonorisée en Dolby Digital 5.1.
Nos Notes du
Disque
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