1 juin, 2023 - 08:19
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« SILENT HILL »: Test Blu-Ray (réédition zone B)

sh-1SYNOPSIS

De plus en plus souvent, la petite Sharon rêve d’une ville abandonnée, Silent Hill. Sa mère, Rose, décidée à comprendre l’étrange mal dont souffre son enfant, décide de l’accompagner sur place. Alors qu’elles pénètrent dans cet univers lugubre, Sharon disparaît. Rose se lance à sa poursuite, mais se rend vite compte que ce lieu étrange ne ressemble à rien de normal. Noyée dans le brouillard, peuplée d’étranges créatures, hantée par des ténèbres vivantes qui dévorent littéralement tout ce qu’elles touchent, cette dimension va peu à peu livrer ses terrifiants secrets… Avec l’aide de Cybil, de la police locale, Rose se jette dans une quête éperdue pour arracher sa fille au monde de Silent Hill. D’indices en épreuves, elle va découvrir tout ce que Sharon risque et ce qu’elle représente dans une malédiction qui dépasse tout…

DOSSIER DE PRESSE

Silent Hill est l’adaptation du jeu-vidéo homonyme de Konami conçu par le japonais Akira Yamaoka. Sorti en 1999 sur la console Playstation, le jeu a été suivi de trois suites vendues à plus de 4 millions d’exemplaires à travers le monde. Grâce à une ambiance unique privilégiant le psychologique à l’action et à une mise en scène déjà proche du cinéma, le jeu a révolutionné le genre dusurvival-horror au même titre que Resident Evil ou Alone in the dark. Deux jeux ayant aussi connu une adaptation au cinéma.

Le réalisateur Christophe Gans s’est entouré de plusieurs collaborateurs français afin de mener à bien le projet. Nicolas Boukhrief (Le Convoyeur) est ainsi venu épauler le réalisateur et Roger Avary pour l’écriture du scénario. L’un des Français les plus appréciés d’Hollywood, Patrick Tatopoulos a lui aussi participé à Silent Hill. Après avoir participé aux effets spéciaux de gros succès hollywoodiens comme Independence Day ou Underworld, il a réalisé le design des créatures du film. Enfin le montage a été assuré par Sébastien Prangère qui avait déjà travaillé avec Christophe Gans sur Le Pacte des loups.

Le film s’inspire principalement de l’histoire de fond de « Silent Hill 1 » et de « Silent Hill 3 ». Il emprunte toutefois son esthétique à « Silent Hill 2 » et les mouvements de caméra au numéro 4 : « Au départ, nous souhaitions adapter le second jeu de la série, le meilleur de l’avis général, explique Christophe Gans. Mais nous voulions aussi expliquer pourquoi Silent Hill est devenu cet espèce de Triangle des Bermudes urbain où l’on peut éventuellement pénétrer mais dont on ne peut pas ressortir. C’est donc le premier jeu qui nous a finalement inspiré. Nous avons commencé par coucher sur le papier le script du premier « Silent Hill ». Cela nous a à la fois permis d’avoir une idée claire du potentiel du jeu mais aussi de nous révéler tout ce qu’il restait à approfondir pour en tirer un film digne de ce nom. Par exemple, il nous ait apparu clairement que le personnage central du jeu – un homme nommé Harry Mason –se comportait avec l’instinct maternel et la vulnérabilité d’une femme. Plutôt que de trahir ce personnage en le durcissant, nous avons préféré en faire une femme. Akira Yamaoka a beaucoup ri quand je lui ai fait part de mon point de vue, mais il a été d’accord. Je pense que si son personnage était un homme, c’était d’abord pour une question d’identification et parce que seul un homme peut décemment affronter les épreuves du jeu. Mais il lui avait en fait donné une nature totalement féminine !« 

Il n’y avait aucun homme présent dans les premières versions du script queChristophe Gans fit parvenir à la production. Celle-ci lui demanda alors de compléter les scénario avec un personnage masculin. C’est ainsi que le rôle de Sean Bean fut créé.

Contrairement à la trame du film qui se déroule aux Etats-Unis dans une ville de Virginie occidentale, le tournage de Silent Hill s’est déroulé au Canada dans la ville de Brantford, Ontario, du 25 avril au 22 juillet 2005.

Dans Silent Hill, plusieurs niveaux de réalité co-existent. Pour présenter les environnements des différentes dimensions, plusieurs versions de chaque décor ont dû être construites. Cinq studios ont ainsi été nécessaires pour tous les accueillir. Au final, plus de 106 décors ont été réalisés.

 

image2

blue-dot CODEC VIDEO: VC-1
blue-dot 1080p
blue-dot FORMAT: 2.35:1
blue-dot BITRATE: n/a
blue-dot Metropolitan (disponible depuis fin octobre 2009, en quantités visiblement limitées…)

sh-2Cette réédition Blu-Ray, entièrement supervisée et approuvé par Christophe Gans, propose une vision intacte du film, et offre des résultats visuels sidérants de netteté, de chaleur (lors des séquences « réelles »), et de précision. Difficile de reprocher quoi que ce soit à ce transfert qui donne la part belle à une exceptionnelle dynamique vidéo, permettant de mettre en lumière le travail non moins parfait du chef opérateur. Tout au long de la projection, le piqué de l’image se voit octroyé un superbe rendu, mettant habillement en valeur l’origine argentique du métrage, et ce même si certaines séquences fortement réétalonnées et traitées en synthèse aseptisent le rendu, proposant des images lisses et artificieuses… Mais globalement, le film est proposé de manière tonique et vive par ce transfert qui parvient sans peine à manipuler les zones d’ombres et l’obscurité, via des contrastes remarquablement solides (la dernière partie, lors de la révélation dans la « chambre » de l’hôpital, en est un excellent exemple, et se détache clairement du reste du film), même si nous avons pu observer quelques fluctuations cycliques de leurs rendu, qui mettent en avant une légère pointe de manque d’homogénéité. Le niveau des noirs, dans son ensemble, ne manque aucunement de profondeur, puisque ces derniers habillent élégamment l’image, offrant un excellent niveau de densité et de matière. Les multiples flashs lumineux éblouissent le cadre, et l’exposition se montre redoutable. Outre les séquences à effets spéciaux et CGI, le reste du film a réellement été tourné en 35mm, d’où ces résultats quelque peu granuleux qui ne sont aucunement pour nous déplaire. Ajoutons à cela une palette de couleurs très riches lors des séquences initiales ou des contrechamps finaux, qui s’estompe peu à peu au fur et à mesure de l’intrigue, pour offrir des tons gris et ternes du plus bel effet. Dure, intense, profonde, à la profondeur de champ parfois très aboutie et à « l’effet 3D » parfois prononcé, l’image offerte par ce transfert ne manque aucunement de vigueur et de réalisme cinématographique, et parvient à s’approprier l’essence du film via des images denses et porteuses de sens, que l’encodage VC-1, pourtant moins performant que l’AVC sur ce type de pressages aux images complexes, ne trahit jamais.

 

son2

blue-dot DTS-HD Master Audio 5.1: Français, Anglais
blue-dot DTS-HD Master Audio 2.0: Français, Anglais
blue-dot 16 Bit, 48 Khz
blue-dot OFFSET: n/a
blue-dot BITRATE: n/a

sh-3Sur le flanc du son, le film de Gans nous est proposé par l’éditeur en DTS-HD Master Audio 5.1 (VO et VF), mais seulement sous 16 Bit (nous y reviendrons). Allons directement à l’essentiel: dès les tout premiers instants, il est aisé de comprendre que ce qui va suivre sera durablement marquant. Et c’est en effet le cas, avec une exploitation ambiophonique littéralement anthologique, qui met en avant le niveau de détail accru du son numérique lossless de manière exhaustive et immanquable. La gestion de la scène sonore se montre terrifiante et absolument ahurissante de subtilité multicanaux: un relief constant, une dynamique incendiaire capable des plus grands écarts, et une agressivité à nul autre pareil. Nous tenons là une pièce de choix, qui s’impose comme un référence ultime pour les amateurs du film, et qui représente également l’une des meilleures expériences HD vue (et entendue) ces derniers temps, qui balaye les éditions DVD, pourtant très bonnes, les renvoyant au rang de smples VHS. Redécouvrir une telle bande-son dans de telles conditions relève du plaisir rare et coupable. Jamais le film n’avait paru si ahurissant sur le terrain acoustique:  la réponse en fréquence sur l’intégralité du spectre laisse pantois d’admiration, et les nuances sonores se montrent d’une richesse prodigieuse, exceptionnellement vastes. Un impact surréel, une démonstration (presque) absolue.

 

« Presque », car l’éditeur n’a pas jugé bon de lui donner une plus grande ampleur, en raison de de l’encodage sous 16 Bit (au lieu des 24 dont le son numérique lossless est capable). Nul besoin de paniquer pour autant, mais les oreilles les plus acérées auront remarqué ce léger manque de profondeur et de définition lors des séquences les plus chargées en effet, dont l’intelligibilité, pas vraiment mise à mal, tirerait pleinement profit d’un piqué plus approfondi. Le canal de grave(s) délivre des attaques dantesques de profondeur, pour sa part, et chaque lieu visité se voit nappé acoustiquement de vagues d’infra-graves sombres et menaçantes, sourdes et déliées qui tapissent le bas de la pièce d’écoute,  apportant de la matière et du volume à la scène sonore. Cet arrière-plan sonore créé par le canal 0.1 LFE ajoute une dimension surréelle permanente, elle-même amplifié par le recours à la scène arrière, qui, au grand final, nous a un tout petit peu « déçu ». Celle-ci devrait davantage être conçue comme un dissipateur d’ambiances, un « extenseur » d’atmosphère, plutôt que comme un moteur d’effets au sens strict. Non pas qu’elle se montre en retrait, mais sa conception même, véritable effet de sens et partie-intégrante du design sonore du film, ne requiert guère une pression permanente de cette zone de diffusion, le coeur de la scène sonore étant concentré sur la scène avant, qui regorge de micro-détails évocateurs, et possède une base expressive des plus expansive (le bûcher final inonde littéralement la triphonie frontale). Ces derniers sont plus ou moins régulièrement relayés  sur l’arrière, qui ouvre ainsi une perspective nouvelle sur le lieu visité, lui apportant une touche de profondeur, et une délicate note de précision atmosphérique, sans pour autant l’abreuver de détails secondaires ou superfétatoires. La scène sonore se déploie ainsi naturellement, mais certains seront surpris par son manque de construction systématique sur l’arrière de l’installation. Il convient de garder à l’esprit qu’il ne s’agit nullement d’un défaut, mais d’une part conceptuelle intègre, qu’il convient d’apprécier à sa juste valeur. Subtile et tendue, cette scène arrière, sans emporter la bande-son de manière radicale, habille finement la bande-on, lui octroyant ce surcroît d’informations atmosphériques qui lui apportent tout son sens lors des innombrables séquences d’exploration (école, église, sous-sols…).

 

La bande-son du film redonne tout son sens au terme acoustique: « Elle fait appel aux phénomènes ondulatoires et à la mécanique vibratoire. » Par la même, la conception sonore du film, gérée par Nicolas Becker (sur lequel Gans revient lors du documentaire sur le disque deux), constitue la pièce de choix. Ouvragé à partir de sons réels, concrets et parfois banals, qui ont été distordus et ont subi une multitude de transformations, la bande-son du film se voit habillement mise en valeur par le codec DTS-HD Master Audio, qui redonne de l’énergie et de la « croustillance », des impacts réalistes à la profondeur insondable et du poids aux différentes nappes sonores. Celles-ci s’enchevêtrent et s’interpénètrent, suggérant une acoustique  sournoise, dissolue, au combien manipulatrice, qui génère très vite un trouble dans la perception de l’atmosphère du film. Ce trouble, situé à mi chemin entre une anormalité croissante et un réalisme immédiat des sons,  est ensuite exploité par le mixage et le montage son, qui le focalise sur des différents plans sonores, habillant le tout de boucles d’ambiances (premier et arrière-plan(s) ). Cette chaîne de fabrication génère très vite une atmosphère sonore pétrifiée et prégnante, au pouvoir de suggestion diaboliquement habille: les sons maintiennent une texture réaliste, qui flatte l’oreille, tout en suggérant graduellement des distorsions et manipulations acoustiques qui altèrent la perception de la réalité sonore et des ambiances. Par là même, cette subtile élaboration participe au déploiement dramatique du film, jalonnant sa construction narrative.

 

Les effets sonores réagissent sur l’ensemble du spectre, s’y manifestant sur ses différentes zones: aigus, médiums, graves et infra-graves. La dynamique de la piste son décompressée force encore plus le rendu, libérant des masses acoustiques déchaînées, présentées ici en haute résolution, avec une superbe fidélité. Seule la musique nous a semblé souffrir d’une intégration assez élémentaire, dépourvue de fondations acoustique marquantes. Solide, profonde, inquiétante et d’une prodigieuse richesse, cette bande-son est en soi un véritable exercice conceptuel, qui n’en constitue pas moins une superbe démonstration de savoir-faire et d’exigence(s). Un hit, que nous récompensons par un diapason d’argent, et que l’on rêve, un jour, de pouvoir découvrir sous 24 Bit.

 

interactivite

  • DISQUE UN: double commentaire audio, dont celui, en VF, du cinéaste: indispensable.
  • Mode Picture in Picture stupéfiant, permettant de découvrir le film sans effets spéciaux ou visuels, sans étalonnage, dans une petite fenêtre qu’il est possible d’agrandir en plein écran. Inédit, et absolument saisissant. Le mode plein écran est présenté en SD, et la différence avec le film en HD est pour le moins frappante.
  • DISQUE DEUX: nouveau documentaire de une heure et demie « Silent Hill: entre deux mondes » (HD, 1080p, Dolby Digital 2.0), réalisé très récemment, et qui se révèle être d’une richesse sans fin. Anecdotes, recul, réflexions… Gans s’y montre magistral et diaboliquement pertinent. Un must
  • Autour du jeu vidéo : 
    – Interview du producteur du jeu vidéo, Akira Yamaoka 
    – Extraits de la rencontre entre le réalisateur Christophe Gans et Akira Yamaoka
  • Interview de Christophe Gans sur le jeu Silent Hill 2
  • Intros des jeux vidéo Silent Hill 1 et 2
  • Making of : 
    – La voie des ténèbres 
    – Sur le tournage
  • Featurette
  • Teaser (SD et 2.0…)
  • Bande-annonce (SD et 2.0…)
  • Galerie d’affiches
  • Galerie de photos

evaluation

Note image Note Image
Note DTS Note DTS
Note mixage Note mixage
Note dynamique Note dynamique
Note scene arriere Note scene arriere
Note dimension Note dimension
Note interactivite Note interactivite
Note globale Note globale
Note interet du blu-ray Note interet du blu-ray

A propos de Stéphane Roger | Cornwall

Rédacteur en chef et créateur du site DTS-Phile.com. Cinéphile, enseignant.

6 commentaires

  1. Merci 🙂
    Les diapasons seront de retour lorsque j’aurai enfin trouvé la mise en page finale des chroniques…

  2. J’aimerais savoir pourquoi n’avons nous plus les logos des diapasons ?

    Merci.

    @+

  3. Bonjour,

    Excellent test comme d’habitude, écrit avec une grande passion dans les descriptions des détails, et c’est ça que j’aime sur ce site et que je ne trouve chez aucun autre.

    Un grand merci a toi.

    Bonne journée !!!

  4. En attente de vos commentaires !

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