1 juin, 2023 - 08:01
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« THE WRESTLER »: Test Blu-Ray

wrestler-1SYNOPSIS

A la fin des années 80, Randy Robinson, dit The Ram (« Le Bélier »), était une star du catch. Vingt ans plus tard, il ne se produit plus que dans des salles de gym de lycées ou des maisons de quartier… Brouillé avec sa fille, il est incapable d’entretenir une relation durable avec quiconque : il ne vit que pour le plaisir du spectacle et l’adoration de ses fans.  Mais lorsqu’il est foudroyé par une crise cardiaque au beau milieu d’un match, son médecin lui ordonne d’abandonner le catch : un autre combat pourrait lui être fatal. Contraint de se ranger, il tente de renouer avec sa fille et, dans le même temps, entame une liaison avec une strip-teaseuse vieillissante. Pourtant, son goût du spectacle et sa passion pour le catch risquent bien de reprendre le dessus et de le propulser de nouveau sur le ring…

DOSSIER DE PRESSE

Loin de la débauche d’effets visuels de ses précédents films, Darren Aronofskya opté pour un style quasi-documentaire. « J’ai donc fait appel à la directrice de la photo Maryse Alberti qui a collaboré à beaucoup de documentaires. Je me souviens notamment d’une scène qui n’était pas prévue dans le scénario. À la fin d’un match, j’ai dit à Mickey d’aller dans les vestiaires et les autres catcheurs ne savaient pas qu’on allait débarquer. On a tout filmé caméra à l’épaule et on a suivi Mickey à travers la foule. Les autres catcheurs ont été formidables : comme ils sont habitués à la présence des caméras, et que ce sont de vrais pros du spectacle, ils se sont comportés de façon totalement naturelle. Il s’est passé la même chose pour la scène du supermarché. La plupart des clients sont de vrais clients et, tout en étant conscients de la présence de la caméra, ils se sont comportés avec naturel. Le supermarché est resté ouvert et, pendant qu’on tournait, les gens ont continué à faire leurs courses, comme si de rien n’était. » Idem pour les scènes de catch : « On a privilégié les décors naturels et on a travaillé avec de vrais fans et de vrais catcheurs (…) D’ailleurs, tous les catcheurs qu’affronte Mickey sont des professionnels. On n’a fait appel à aucun cascadeur. »

Le parcours de Randy Robinson, catcheur hasbeen, évoque forcément celui deMickey Rourke, acteur considéré comme ringard après avoir été une star dans les années 80. Rourke raconte : « Darren Aronofsky m’a dit : « Tu es un grand acteur qui a bousillé sa carrière et que plus personne ne veut engager. Tu feras tout ce que je te dis, tu ne me manqueras pas de respect et tu ne sortiras pas la nuit. » Je me suis dit : il doit avoir beaucoup de talent pour oser me parler sur ce ton. Mon personnage est un laissé-pour-compte, vivant dans un mobile-home. Sa femme l’a quitté, sa fille est devenue une junkie. C’est un rêveur qui vit comme une merde. Il vit dans la honte. J’ai fait le parallèle avec ma propre vie il y a 15 ans où les choses n’ont pas très bien marché (…) Darren Aronofsky m’offre une vraie seconde chance. Cette fois, je ne peux pas la manquer. Je vais leur montrer, à ces enfoirés, que je ne suis pas fini ! Et je vous le dis : je vais décrocher un Oscar ! » »

Afin de se préparer au rôle, Mickey Rourke a suivi un entrainement intensif, chapeauté par des catcheurs professionnels, tels Afa Samoan, Jon Trosky ouTommy Farra, -ces deux derniers ont par ailleurs un petit rôle dans le film.« Darren a fait installer un ring dans son bureau où je me suis entraîné deux heures par jour », confie l’acteur, qui ajoute : « Cela faisait déjà trois ou quatre mois que je faisais de la musculation pour un autre projet quand j’ai appris que j’allais tourner The Wrestler. Mais il m’a fallu prendre près de 20 kg pour le rôle et j’ai essayé de faire ça bien, en y allant doucement. J’ai absorbé beaucoup de protéines et de fer, et j’ai soulevé des poids plus lourds que ceux que je soulève d’ordinaire. J’avais un entraîneur israélien formidable, lui-même lutteur professionnel. Il m’a astreint à une véritable discipline : il me réveillait à 7 heures du matin tous les jours, et moi je me planquais sous les draps ! J’ai bossé très dur et j’ai fait de la musculation quotidiennement, y compris pendant le tournage au rythme d’une heure par jour. » Le réalisateur révèle que Rourke a non seulement très étudié attentivement le scénario, mais qu’il a aussi réécrit la plupart de ses dialogues.

Le film est reparti grand gagnant de la 65ème Mostra de Venise, avec le prestigieux Lion d’Or récompensant le meilleur film. A noter que le président du jury Wim Wenders a précisé que Mickey Rourke aurait remporté le prix du meilleur acteur si le règlement du festival n’avait pas stipulé qu’un film ne pouvait être récompensé deux fois. Il suffisait de patienter : Rourke a décroché en 2009 le Golden Globe du Meilleur acteur pour sa prestation.

Le tournage de The Wrestler a été tourné sur 35 jours, une durée record car très courte pour un long-métrage.

 

IMAGE

blue-dot CODEC VIDEO: VC1
blue-dot FORMAT: CinémaScope
blue-dot BITRATE: n/a

MRWRERS15  3 MCNISHUn tournage des plus élégants, caméra à l’épaule, qui évoque, en de maintes occasions, le travail du cinéaste Méxicain Inarritu. Au grand final, cet encodage préserve la dimension intérieure du métrage, offrant une saisissante fluidité à tous ces plans hachés, nerveux, parfois en POV (point of view), dont le chaos visuel et l’agitation permanente peuvent être conçus une représentation extérieure des forces intérieures contradictoires qui animent le personnage. Une image d’une très belle densité nous est proposée, mais cette dernière pose ses bases dès le départ: afin de dépeindre l’univers intime du personnage de Randy « Ram », le cinéaste a eu recours à des pellicules spécifiques, aux valeurs ISO élevées. En ce sens, l’exposition manque clairement de luminosité affichée, et les images du film proposent un granularité souvent presque excessive, mais partie-intégrante des propositions d’écriture de Aronoflsky et de son opérateur, Maryse Alberti, qui officie d’ordinaire sur des documentaires. Il en résulte une image dense, intense, épaisse dans son rendu vidéo, mais au combien filmique. Souvent déplaisante pour certains, elle n’en constitue pas moins une vision respectueuse des intentions conceptuelles, avec sa colorimétrie froide et glacée du Jersey en hiver, aux tons ocres et aciers. Les scènes de catch illuminent la palette colorimétrique, proposant des tons primaires souvent explosifs, où la carnation est exemplairement rendue. Teint, coloration, apparence des chairs sont en effet en parfait accord avec la violence suggérée. Les touches sanguinolentes qui apparaissent de ci de là se montrent éruptives et réalistes, toujours enserrées dans ce cadre en cinémascope grandiose et intègre. Une vision exigeante, en somme, mais un rendu qui pourra déplaire. La définition met en valeur l’épaisseur rugueuse du grain, et donne à voir moult détails à l’écran. En se refusant à tout effet de lissage, l’image déborde du cadre et e s’apparente jamais à une image vidéo ou retravaillée. Les contrastes officient avec présence et suffisamment de dynamique, ainsi que le niveau des noirs, qui, toutefois, accuseront une consistance quelque peu vacillante. Les amateurs du film redécouvriront son univers visuel terreux et sourd, sombre et apocalyptique (les ultimes séquences), via ce transfert des plus respectueux et des plus nets. On aurait préféré un bitrate un peu plus ample dans sa gestion des flux vidéo, mais force est de constater que cette édition rend totalement justice à ce film singulièrement singulier, au naturalisme expressif, et au réalisme visuel des plus détonants.


SON

blue-dot DTS-HD Master Audio 5.1: Français, Anglais
blue-dot 16 Bit, 48 Khz
blue-dot OFFSET: -10 dB
blue-dot BITRATE: n/a

wrestler-3Warner France offre un superbe écrin au film de Darren Aronofsky. Toutefois, d’importantes réserves tant techniques qu’artistiques empêchent d’emporter totalement l’adhésion. A ce sujet, là où l’édition Américaine proposait un rendu acoustique d’après une source en 24 Bit, celui de Warner France ne dispose que de 16 Bit (une bien mauvaise habitude, qui a, depuis toujours, caractérisé l’éditeur…). L’approche formelle du cinéaste et des mixeurs ne permet pas également d’atteindre des sommets de lyrisme et d’expressivité. Il n’en est visiblement pas question. En lieu et place d’une bande-son telle que le proposait « Rocky Balboa », The « Wrestler » suggère un univers sonore tempéré, amoindri aussi parfois, en phase avec l‘intimité du personnage. Le générique d’ouverture lui donne le la, avec une musique rock fort déplaisante en terme d’intégration spatiale et de mixage. La voie centrale saura préserver toute la teneur des modulations vocales de Mickey Rourke, son souffle omniprésent et ses tressautements. Il s’agit là d’un traitement naturaliste des sons on-screen et synchrones, qui bénéficient d’aucune embellie ni d’une quelconque mise en espace artificielle. La clarté y est néanmoins de mise : les flux sonores vocaux, souvent difficile d’accès en VO, sautent au visage et agressent les oreilles, criants de vérité, jusque dans la reproduction des erreurs et soucis d’enregistrements lors du tournage (personnages s’éloignant du preneur de son..). Le codec DTS-HD, malgré ses 16 Bit, préserve une énergie notable et un naturel dans la retranscription qui permettent au film et à sa bande-son de s’élever presque naturellement.

 

Mais tout ceci sera fortement tempéré par la teneur inexpressive de l’ensemble, que les 16 Bit de profondeur de signal rabaissent encore plus. Aucune forme de brillance, une balance tonale fermée et assouplie, un caractère sonore jamais physique, en demi-teinte… La dynamique est là sur les maintes séquences plus agitées, mais les -10dB de normalisation des dialogues nuisent grandement et fortement à l’intelligibilité globale et à la préhension de l’univers sonore du film par les spectateurs. Les masses sonores occupent le centre d la scène frontale, et ce même si l’exploitation de la scène arrière, parfois, ne manque pas d’ouverture ou de précision, avec quelques effets placés négligemment sur les voies arrières. L’ampleur est restreinte, et le paysage acoustique ne quitte pas la sphère privée du personnage de Ram, jamais capable d’étendre l’espace volumétrique des sons. Il subsiste un son typé réaliste (presque dans la veine du néo-réalisme) qui accorde une grande part aux dialogues, mais néglige le reste des outils structurels de l’univers acoustique. A signaler toutefois, quelques délocalisations bien pensées sur les voies arrière, mais au grand final, le film ne développe jamais sa veine sonore plus que de raison. Rêche, âpre (à l’image de la voix de Rourke), le son présente des caractéristiques terre à terre, jamais physiques ni ouvertement artificielles, et que le codec DTS-HD Master Audio extirpe des abymes de la compression. Que la version DVD doit être triste et aphasique, inexpressive en Dolby Digital standard… A signaler : la sublime chanson de Bruce Springsteen, diffusée lors du générique de fin, qui conclut le film de manière exceptionnelle lors d’un « cut to black » anthologique. Vous pouvez la découvrir en cliquant ici. La partition de Clint Mansell, un habitué de l’univers de Aronofsky, ne propose pas d’ampleur particulière ni d’une intégration aboutie. Enfin, signalons qu’il est conseillé de garder la télécommande de l’amplificateur à portée de main afin de pouvoir ajuster le volume, en raison de chutes brutales de dynamique (ou le contraire lors des scènes de catch…) infligées par l’offset de -10dB…

 

INTERACTIVITE

  • Making-of (43 minutes environ)
  • Bande-annonce (2.0 et 480p…)

Notes du disque

Note image Note Image
Note DTS Note DTS
Note mixage Note mixage
Note dynamique Note dynamique
Note scene arriere Note scene arriere
Note dimension Note dimension
Note interactivite Note interactivite
Note globale Note globale
Note interet du blu-ray Note interet du blu-ray



A propos de Stéphane Roger | Cornwall

Rédacteur en chef et créateur du site DTS-Phile.com. Cinéphile, enseignant.

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