1 avril, 2023 - 03:48
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« Public Enemies »: Test Blu-Ray

Public Enemies 1SYNOPSIS

Basé sur l’histoire vraie de John Dillinger, un braqueur de banque hors pair qui a sévi à de nombreuses reprises dans l’Amérique des années 30. Avancé comme « l’ennemi public numéro 1 » par le patron du FBI, John Edgar Hoover, Dillinger sera traqué sans relache par Melvin Purvis, l’un des agents fédéraux des plus efficaces.

DOSSIER DE PRESSE

Ennemi public n°1 au moment de la création du FBI, John Dillinger a tellement marqué le Bureau Fédéral que la silhouette sur laquelle ses membres s’exercent au tir est la sienne.

Public Enemies dénombre 114 décors différents, au sein desquels il est possible l’un des 20 véhicules « stars », et les 1000 à 1500 voitures « d’atmosphère » utilisées.

Afin d’être le plus précis possible, Michael Mann a fait appel aux services du FBI, pour notamment obtenir des documents relatifs à Dillinger et d’autres affaires, ainsi que des meubles et des accessoires d’époque.

Pour ce film, Michael Mann a eu recours a deux nouvelles caméras HD : « Cela nous a permis d’être très proches des visages des acteurs tout en travaillant avec des longues focales », explique le réalisateur. « Le spectateur a le sentiment d’assister en direct à la scène, éclairée de façon réaliste et généralement filmée sous deux axes opposés pour capter simultanément en gros plan le protagoniste et ses comparses. »

Théâtre d’un affrontement violent entre la bande de John Dillinger et des agents du FBI, la Little Bohemia Lodge est aujourd’hui un restaurant. Un changement qui a conduit l’équipe à un travail des plus minutieux afin de redonner son look original à un lieu qui porte encore les traces des affrontements armés qui s’y sont déroulés : fenêtres brisées, murs criblés de balles, bagages abandonnés à la hâte par le gang…

Egalement musicien, Johnny Depp a largement contribué à l’élaboration de la BO de Public Ennemies et a exhumé pour Michael Mann quelques trésors du blues. Parmi ses trouvailles, citons Ten Million Slaves d’Otis Taylor qui, en figurant dans les bandes-annonces, est véritablement devenu l’hymne du film.

 

image2

blue-dot CODEC VIDEO: VC-1
blue-dot 1080p
blue-dot FORMAT: 2.23:1
blue-dot BITRATE: n/a
blue-dot Universal, France, disponibilité: 24 novembre 2009

Public Enemies 2Universal nous propose une qualité d’image spectaculaire, en tout point limpide et détaillée. Le film ayant été tourné à l’aide de caméras Haute Définition, le cinéaste étant l’un de ses plus fidèles défenseurs, impossible de se retrouver devant un résultat décevant, ces types de caméra étant naturellement dédiées à une restitution en 1080p… voire plus. Au crédit de cette édition, de très nombreux éléments positifs peuvent en effet être portés: une image détaillée à souhait (trois gros-plans retiendront tout votre attention tant ils respirent la HD et affichent un niveau de détail tétanisant de vérité), une exposition qui sculpte les lumières ambiantes et ce en toutes circonstances, une palette colorimétrique ajustée aux situations, oscillant entre des tons ternes et bleutés à d’autres, ocres et plus agressifs sur leur température de couleur. L’encodage VC-1 réalise des merveilles, captant la moindre transition, restituant les moindres fluctuations stylistiques et les mouvements de caméra à l’épaule avec une brio hors du commun. Sensationnelle, souvent, l’image proposée ici flirte avec le maximum de ce qui est possible sur Blu-Ray.

Toutefois, pour de bien nombreuses raisons, vous serez très nombreux à être profondément déçus par ce rendu si typé, si singulier. A commencer par la granularité inhérente aux conditions de tournage et aux choix esthétiques (esthétisants ?) du cinéaste et de son chef opérateur, Dante Spinotti. 75% du métrage baigne en effet dans une obscurité tenace et pour le moins profonde, que ce tournage en HD peine considérablement à restituer de manière conforme aux canons esthétiques désormais acceptables. Bruitée, tremblante, fugace, agitée et peu agréable à l’oeil (au point de générer des lignes sur l’afficheur), l’image fluctue de manière gênante et propose un rendu délavé, flasque et sans la moindre tenue. Il ne s’agit aucunement d’un défaut d’encodage ou de master, mais de la restitution brute de décoffrage d’une intention artistique qui baigne les films de Mann depuis quelques années déjà. Ce refus du polissage extérieur, proche du non-sens, peut en effet de concevoir comme un pis-aller technique visant la restitution de la plus froide objectivité des décors et des situations. Un forme de néo-naturalisme technique qui impose sa présence de manière obsédante et qui, à force, s’impose comme un modus operandi typiquement intra-spécifique au filmage du cinéaste. Ces propositions d’écriture/rendu visuel ne laisseront personne indifférent… En contraste violent, les scènes tournées en extérieur éclaboussent le rendu de par leur degré de finition poussé à l’extrême: contours découpés au scalpel, luminosité éblouissante, et dynamique vidéo incendiaire. Tous s’imposent comme ce qu’il est possible de voir de mieux sur un écran, avec une profondeur de champ dantesque, et une vivacité affichée proche de l’anthologique. Certains arrières-plans se voient toutefois ternis par des simplifications du rendu, principalement lisibles dans l’exposition, qui donne  voir des fond d’images qui sembleraient issus d’un appareil photo numérique auquel il manquerait une sérieuse gamme de pixels…

 

son2

blue-dot DTS-HD Master Audio 5.1: Anglais
blue-dot Français DTS 5.1 mi débit, Espagnol et Italien
blue-dot 24 Bit, 48 Khz (non vérifié)
blue-dot OFFSET: n/a
blue-dot BITRATE: n/a

Public Enemies 3Avant toute autre chose, signalons l’absence d’offset (normalisation des dialogues), et l’absence de réégalisation de la part de l’éditeur. Les 24 Bit de définition sont intacts. Le mixage du film constituait, en salles, et en version Française, une part importante du succès du film. Nombreux furent les spectateurs surpris par la richesse et la densité de la bande-son, de l’impact de ses innombrables coups de feu. Particulièrement agressive, la bande-son s’imposait comme un véritable exercice de style. Nous êtions naturellement curieux de la découvrir en Blu-Ray, sans compression appliquée, aussi proche que possible du master studio. Les résultats étonnent toujours autant, mais nous posons, d’emblée, de très importantes réserves… Aucun soucis, pour commencer, au niveau de la réponse en fréquence: le rendu spectral s’y montre ouvert et détaillé, jamais coincé dans une partie/bande statique. Les déplacements du rendu spectral se montrent très vastes, avec des aigus ouverts et expansifs, détaillés, et un registre grave très convenablement exploré, jusque dans l’exploitation de la musique. Dans son ensemble, les sons du film demeurent détaillés et impactants, et ne souffrent de presque aucune forme de compression. La première réserve concerne le rendu spatial des dialogues: d’importantes fluctuations de niveau (volume et présence) ont été détectés, ce qui, à la longue, génère un sentiment d’inaccomplissement flagrant. Certains sont clairs, d’autres totalement étouffés, voire inaudibles. Ces manifestations ont lieu d’un instant à l’autre, sans crier gare. S’agit-il d’un défaut de master, ou bien d’un effet de style collant à la rugosité chaotique des images ? Les dialogues du film ne constitueront jamais, dans leur rendu, de modèle du genre. Étroites, fines et souvent fluettes, les voix des protagonistes n’occupent pas le centre de la scène sonore telle que nous l’aurions souhaité… Ceci est en partie du à l’emploi quasi-systématique de sons synchrones (c’est à dire ceux captés sur le tournage, brut de décoffrage, sans retraitement en studio visant à optimiser leur intelligibilité). A nouveau, tout porte à croire que ceci relève d’une intention artistique, que certains apprécieront, l’interprétant même comme une forme d’exigence.

Le rendu spatial de la bande-son, pour sa part, étonne là aussi. Essentiellement frontale, l’exploitation de la scène multicanaux semble souvent manquer de respirations acoustiques, hésitant à projeter les sons sur le premier-plan, au point de les confiner vers un arrière-plan virtuel, certes audible, mais qui finit par générer une forme d’abstraction qui tranche avec le rendu clinique et à visée réaliste des images. La musique originale, pour sa part, bénéficie d’une superbe stabilité orchestrale, et d’une assise musicale très dense, texturée avec soin, vibrante et pesante. Les choix musicaux d’accompagnement (différents titres Blues, country ou autres) sont en ce qui les concerne relégués vers l’arrière-plan sonore, de manière peu élégante et surtout très schématique. Peu d’ambiances se voient incrustées dans la chair des voies arrières… ou même de la façade, qui semble quelque peu avare en informations spatiales, même si celles-ci demeurent réelles sur de nombreuses séquences. A nouveau, il existe comme un renoncement de valeur qui semble présider à l’élaboration de l’architecture sonore du film. Les coups de feu, si éblouissants au cinéma, se montrent ici particulièrement réussis, preuve d’un design soigné et intègre conçu à partir d’enregistrements authentiques. Néanmoins, et c’est une autre réserve sérieuse, ils ne résonnent que sur le canal central, sans presque jamais s’épanouir ou se répandre sur les voies auxiliaires, confinés, étouffés, sclérosés dans cette centralité qui ne manquera pas de surprendre, en de mains égards. Chaque rafale de pistolet ou mitrailleuse déclenche une brutale remontée du volume et de la dynamique du canal central, tout en affadissant les autres canaux. En de rares occasions, les balles ricochent tout autour de la scène sonore, et les coups de feu se montrent plus larges dans leurs rendu, n’hésitant pas à envahir la largeur de la stéréophonie frontale. Quelques ricochets sont audibles sur les arrières, tandis que deux ou trois impacts de balles lourdes font leur apparition sur un canal arrière, de manière très localisée et fracassante. La mémorable scène de fusillade nocturne dans les bois en est une excellente illustration: la scène arrière se voit reléguée au second plan, à l’exception de trois coups de fusil à pompe, absolument retentissants, qui résonnent sur tout l’espace d’écoute, attestant de superbes valeurs de spatialisation, jusque dans le canal de renfort de grave, et d’une excellente réserve de puissance.

Pour le reste, la qualité du son se montre optimale dans son rendu, mais trop timorrée pour ce qui est du relief et de la volumétrie des sons. En ambitionnant le réalisme de principe, le cinéaste a semble t-il délaissé le réalisme acoustique et environnemental, comme ce fut le cas dans ses précédents productions. Cependant, les multiples scènes de gunfight accusent une dynamique incendiaire, et des impacts sonores saisissants. Le design sonore appliqué ne manquera pas de rebuter et nécessitera un certain temps d’adaptation. Loin de nous l’idée  de parler de défaut, mais ce refus de la spectacularisation outrancière et ostentatoire de l’acoustique du film pourra décevoir. Pour notre part, nous avons apprécié ce type de structure sonore, cette architecture rigoureuse, quoi qu’en en dise ou en pense, nous aura tout de même maintenu en éveil. Sa systématisation, tout au long des deux heures dix huit du métrage, fait oeuvre, à nouveau, d’exercice de style, et c’est tel quel que le film se doit d’être savouré.

Dynamique, souvent fidèle, propre, agressive aussi, la bande-son du film suggère une forte stabilité expressive et ne manque aucunement d’impact et de largeur. L’avantage du codec audio HD DTS-HD Master Audio demeure audible dans l’intégrité des sons, leur impact et leur stature. La version Française, proposée en DTS 5.1 mi débit y est toutefois très proche, mais les oreilles les plus agiles auront tôt fait d’y déceler des traces de distorsion et une manque certain d’impact, de sécheresse, et de vigueur. Une mollesse relative, audible sur les multiples coups de feu, largement mieux épanouis et violents en DTS-HD Master Audio.

Une bande-son qui sait être saisissante, mais qui se doit d’être appréhendée de manière singulière. Vous voilà avertis.

 

 

interactivite

Intégralement présentée en HD:

  • Making of
  • « Adversaires plus vrais que nature »
  • Interviews de Johnny Depp et Christian Bale
  • Documentaire sur les gangsters de légende
  • Commentaire audio de Michael Mann
  • « Sur la piste de Dillinger »
  • « Retour sur les lieux réels des aventures de John Dillinger »
  • « Technologie criminelle »
  • Documentaire sur les voitures et les armes du film
  • Mode PIP U-Control donnant accès à des images du tournage, et une piste d’informations sur la chronologie des événements, assortie d’anecdotes historiques.


evaluation

Note image Note Image
Note DTS Note DTS
Note mixage Note mixage
Note dynamique Note dynamique
Note scene arriere Note scene arriere
Note dimension Note dimension
Note interactivite Note interactivite
Note globale Note globale
Note interet du blu-ray Note interet du blu-ray

A propos de Stéphane Roger | Cornwall

Rédacteur en chef et créateur du site DTS-Phile.com. Cinéphile, enseignant.

4 commentaires

  1. Même sentiment de bande-son très chaotique et loin d’être réussie pour ma part…
    C’est plus chiant qu’autre chose ce mélange de sons directs avec le mix, l’arrêt brutal de musique ou bruits d’ambiances sur certaines séquences déroute.
    En plus le film ne m’a pas plu !

    🙁

  2. Marrant, les tests anglais et étrangers semblent plus porter d’importance sur l’abscence « génante » d’offset que sur le reste… c’est pourtant ce qui fait la force de cette bande son je trouve.

    DVDACTIVE:
    I was slightly distracted when seeing the movie in the cinema as the sound mix was all over the place, and was very much looking forward to hearing it properly here on Blu-ray. Sadly, it seems to be part of the design and the annoying trend of differing levels of dialogue (from muffled to barely audible) and piercing attacks when gun shots are spewed out makes some parts of Public Enemies very uncomfortable to watch.

    AVFORUMS:
    I found the dynamic range of the soundtrack to be a bit distracting, with dialogue at a generally low level compared to the gunfire.

    DVDTHERAPY:
    Much like Heat, Public Enemies seems to suffer from a similar (actually much worse) problem of « muffled/loud syndrome ». Every so often dialogue drops to a point where it becomes very hard to actually understand what is being said on screen.

    DVDTIMES:
    I should point out that there are a few scenes (mostly in the opening act) where dialogue can sound muffled and hollow, but this seems to be down the original recording rather than any deficiencies in the track itself, as the DTS-HD sound is reference quality

  3. Exact, tu as raison. De toute façon, il s’agit d’un mixage très typique, assez biscornu tout de même…

  4. Une critique qui exprime encore une fois mes sentiments d’écoute.
    Par contre n’as-tu pas trouvé que la différence de dynamique de certains sons d’armes pouvais « casser » le rythme du mixage mis en place? Certains pistolets ont un son vraiment trés atténué en comparaison des mitrailletes, qui à certains moments aussi ne semblent plus du tout avoir autant d’impact au profit d’un fusil de chasse remonté à bloc dans ses basses. Je comprend bien le « concept », mais au final la bande son semble parfois se contredire dans ses choix artistiques.

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