C’est grâce à une promotion organisée par la FNAC en magasin que nous sommes parvenus à nous procurer cette édition Blu-Ray (zone B, parue chez Pathé) du film de Jean-Paul Rappeneau. Disponible depuis plus d’un an, mais (presque) jamais vue en magasin, du moins pour notre part, l’objet si rare (pourtant un titre porteur du catalogue de Pathé) recèle un certain nombre de vertus insoupçonnées, qui en font une édition de référence pour les amateurs de cette brillante adaptation du roman de Giono.
Rien de notable pour ce qui de la prestance de l’image: aucune restauration particulière n’embellit clairement les images, qui jouissent toutefois d’un écrin confortable et voient leurs couleurs rehaussées, ainsi que leur niveau de détail nettement plus relevé que sur l’édition DVD. Ce sentiment de cinégénie argentique s’offre au spectateur de manière plus fermement réussie, au grain mis en valeur, parfois trop. Les suppléments ( proposés en SD…) sont pour leur part identiques à ceux disponibles sur l’édition DVD, par ailleurs jointe dans l’emballage par l’éditeur.
La grande surprise provient en effet de la piste son, encodée en DTS-HD Master Audio 5.1. Pour l’un des tout premiers titres du cinéma Français encodé en DTS (le film datant de 1995), Césarisé de surcroît, les précédentes éditions Laserdisc (en Dolby Surround réussi mais bien trop en aplats) et DVD (Dolby Digital 5.1 trop compressé et au final bien peu expressif), cette dernière mouture corrige sérieusement le tir, en réveillant la scène arrière de manière impérieuse, et en offrant de « l’air », de l’espace et de l’entrain à l’intégralité de la scène sonore, si finement et expertement mixée. Dès les toutes premières minutes, la différence s’entend clairement: dynamique, ronde et claire, la scène sonore se voit davantage effilée, nettement plus aérienne et détaillée, et sa dynamique a grimpé, sensiblement, de trois bons crans.
Les détails naturels incrustés dans le mixage mettent enfin en évidence la précision du montage-son, qui semble ici presque plus travaillé et articulé, une fois les affres de la compression envolés. Ainsi donc, toutes les vertus dynamiques du son non compressé parviennent aux oreilles de l’auditeur, et le codec DTS-HD Master Audio se voit joliment mis en exergue. La musique de Jean-Claude Petit se trouve éclaircie et comme élargie, et la scène sonore arrière, jusqu’à présent peu mise en évidence, trouve ici une élégante remise en forme, parachevant un paysage sonore enfin conforme aux souvenirs de la salle de cinéma. Finesse et précision attestent de la bienveillance technique que réalise le codec DTS-HD, dont la non-compression permet d’apprécier toute les nuances orchestrales de la bande-originale, ou de redécouvrir le paysage sonore composé par Jean Goudier, désormais vaste et parfaitement cohérent.
Sans constituer une redécouverte totale et absolue, les résultats laissent pour le moins perplexe et suffisent à justifier une réacquisition, si toutefois deux autres titres des catalogues FPE et Universal proposés dans ce cadre promotionnel (eux titres payés, un troisième offert) trouvent vos faveurs.