Pour inaugurer ce nouvel espace sur notre site, nous vous proposons aujourd’hui un pêle-mêle de critiques évoquant certains titres emblématiques, et qui permettent de découvrir et d’apprécier la 3D relief à la maison. Aucune hiérarchie particulière n’a été appliqué, mais ces courtes chroniques suivent l’ordre de découvertes qui a été le nôtre depuis notre récent équipement. Merci de consulter cette page afin d’obtenir des notes d’intention ainsi qu’une introduction à nos techniques d’analyse et nos approches pour ce qui est des Blu-Ray proposés en 3D.
Pour débuter ces premières chroniques, nous avons choisi de mettre en avant des titres d’une qualité exceptionnelle, et qui sortent quelque peu des circuits de distribution commerciaux habituels. Depuis sa création au cours des années soixante dix, le format IMAX a imposé les films en très grand écran tournés en 70mm, largeur de pellicule permettant une profondeur d’image saisissante, ainsi qu’un niveau de détail qui dépasse clairement l’entendement. Les films tournés en IMAX constituent, depuis l’ère du DVD, des démonstrations époustouflantes sur le plan technique, pour ce qui des images et des sons. La société Canadienne se montre très réactive sur le marché de la 3D, puisque différents éditeurs (Warner, Image,…) proposent des titres tournés et encodés avec un soin extrême, qui exploitent au maximum le potentiel technico-artistique de l’image en relief. L’expérience se voit encore améliorée par la présence d’un logo introductif d’une trentaine de secondes, qui, à lui seul, suffirait à convaincre n’importe qui des potentialités de l’image 3D, aidé en cela par une piste son encodée en DTS-HD Master Audio 5.1 qui incite à faire grimper violemment les décibels.
Tous encodés en DTS-HD Master Audio 5.1, ces titres proposent également des mixages multicanaux à proprement parler exaltants, qui décuplent l’impact des images, et offrent des perspectives sonores à l’acoustique travaillée à l’excès, accusant une présence directionnelle et ambiophonique optimales. Une expérience « en grand », totalement sidérante, que nous ne pouvons que vous recommander afin de profiter d’un spectacle inoubliable. Voici, parmi tant d’autres, quelques titres qui oint tout particulièrement retenu notre attention pour la qualité de la vision 3D proposée, et pour la pertinence acoustique de leurs mixages.
Legends of Flight, film de 44 minutes à la gloire de l’aviation commerciale Américaine, constitue l’un des fleurons des titres édités en Blu-Ray 3D. Dès l’entame, le spectacle se voit amplifié par un recours agressif à la profondeur de champs, qui se construit derrière l’écran, mais également devant les spectateurs. En effet, les excroissances/jaillissements sont légion, et ceux-ci proposent même une vision graduée, où les objets volants et autres graphiques techniques prennent graduellement vie en relief, avant de s’exacerber et de prendre leur envol devant les spectateurs, d’avant en arrière. Animaux volants, mais aussi croquis techniques existent dans l’espace, soutenus par un mixage évocateur riche en informations d’ambiance, qui n’hésite pas à suraccentuer les mouvements mécaniques su tous les canaux disponibles afin de prolonger (et de l’accomplir), le sentiment de relief. Une synergie d’autant plus efficace qu’elle traverse littéralement la pièce, sur les plans audio et vidéo. Il s’agit là clairement d’un titre de prédilection, qu’il vous faudra commander outre-Atlantique, pour découvrir le potentiel caché de la 3D. Certaines excroissances pointent jusqu’au corps du spectateur, et d’autres passages semblent tracer une ligne entre les yeux et la profondeur de l’écran, accroissant par là-même ce sentiment de distance/proximité qui fait si souvent défaut lors des séances en 3D en salles du cinéma. Jaillissements sont légion, sur tous les plans: très proches du spectateur, mais aussi sur le plan intermédiaire (équidistance entre l’écran et les yeux), et certaines séquences semblent forcer le trait à tout prix en proposant un arrière-plan animé situé derrière l’écran, lui-même enrichi de données toutes aussi animées situées devant le spectateur. De telles figures attirent malheureusement le phénomène de ghosting, aussi connu sous le terme de crosstalk, défaut inhérent à la technologie 3D, et qui laisse apparaître des images dédoublées, fantômes, à mesure que les figures apparaissent à l’écran. Ceci sera compensé ou non d’un téléviseur/projecteur à un autre, mais les forts écarts visuels, ainsi que les jeux de contrastes forts (fond noir et figure blanche au tout premier plan) laissent libre court à ces défauts qui, au final, se montrent « digérables » en de nombreuses occasions. Le mixage, ample et généreux, fera rugir moteurs animés et autres passages d’avion avec une ardeur décompressée, qui suit parfaitement la logique tridimensionnelle fournie par les images. Ajoutons, en guise de conclusion, que certains effets animés à l’écran n’nt, semble-t-il, jamais été vus auparavant, à l’image de cet ingénieur dessinant une carlingue devant le spectateur, ou bien ces représentations aérodynamiques qui accompagnent une longue séquence scientifique, la plus évocatrice et la plus ambitieuse sans doute de ce métrage IMAX d’exception à découvrir en toute priorité.
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Tahiti, The Utimate Wave 3D constitue, lui aussi, une surprise de taille. La mise en scène, différente du précédent titre chroniqué, privilégie ici une implication forte et poussée du spectateur. Son mode de captation favorise pour sa part l’immersion, délaissant quelque peu le côté panoramique, même si ceux-ci dominent certains passages inspirés. En pratique, cela se traduit par un sentiment de prendre part au spectacle, au plus près des surfeurs, jusque dans l’intérieur des vagues terrifiantes, mais fascinantes. Après une entame relativement plate, les premières manifestations du relief ne tardent pas à arriver, délivrant des images saisissantes de netteté et de naturel (les paysages ensoleillés aident grandement), avec des excroissances parfois presque trop poussées: tête d’une planche de surf qui jaillit hors de l’écran, gouttelettes d’eau qui semblent se répandre sur les lunettes 3D actives que portent les spectateurs, etc… . La composition de simples saynètes de discussions entre deux sportifs est également l’occasion de produire de la dimension, les personnages semblant alors situés entre le bord de l’écran et l’espace vide entre le spectateur et ce même écran. Mais ce sont sans le moindre doute les séquences les plus sportives qui assurent le spectacle. La profondeur de champs devient alors soudainement inouïe, donnant l’illusion de s’étirer loin en arrière de l’écran, en perspective, tandis que les pagaies ou les planches de surf se désolidarisent du cadre pour poindre avec plus ou moins d’ampleur dans l’espace situé devant l’écran. Certains plans composés en ce sens procurent alors un sentiment d’immersion immédiat, qui oeuvre tout à la fois à définir la profondeur du cadre, et à se défaire à tout prix du côté « en aplat » d’une image en 2D. La profondeur ainsi créée matérialise à l’écran un effet de relief digne des meilleures démonstrations, en proposant un rendu visuel totalement différent de celui auquel le spectateur est habitué. Ainsi se résume la pertinence tridimensionnelle de ce titre qui, outre de superbes paysages captés en grand angulaire, met également en lumière des techniques de surf sous un angle franchement saisissant. L’apparition de certains totems anciens, lors de la narration de l’histoire de l’île, occasionnera également d’intenses moments de création 3D, où les formes dessinées à la main semblent se mouvoir dans tout l’espace du cadre, avant de traverser les spectateurs. Occasionnellement, le ghosting, défaut habituel de la norme 3D et de ses matériels, viendra ruiner cette superbe envergure 3D (différentiation forte entre arrière-plan et premier-plan).
Un peu plus de retenue en revanche au niveau du rendu sonore. S’il sait se montrer ad hoc, dans la pure tradition du filmage/mixage IMAX, il manquera tout de même d’un peu de volume et d’ampleur spatiale pour réellement convaincre. Le spectacle se montre parfaitement convaincant, mais ni la répons en fréquence, ni l’ambiophonie appliquée ne réaliseront des miracles d’immersion. La musique bénéficie pourtant d’un rendu ouaté et délicat, spatialisé avec rigueur et discrétion. A nouveau, ce titre prouve à quel point l’ambition d’une mise en scène pensée en 3D fait permet de créer une différence palpable, dans la mesure où elle parvient, en de maintes reprises, à surprendre et à réinventer le lien qui unit spectateurs et images.
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