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NOS PARTENAIRES

2046

. TF1 Films-Ocean Films / 26 mai 2005 / 122 minutes (film)
. Packaging en fer et 'hublot' laissant apparaître le premier disque. Exclusif.

. Un film de Wong Kar Wai
. Hong Kong - Chine - France (2004)

. Avec: Tony Leung Chiu Wai, Gong Li, Takuya Kimura, Wong Faye, Zhang Ziyi, Carina Lau, Maggie Cheung

. Directeurs de la photographie: Christopher Doyle, Lai Yiu Fai , Kwan Pun Leung
. Montage: William Chang
. Musique: Peer Raben, Shigeru Umebayashi
. Mixage: Claude Letessier

. Sélection Officielle: Cannes 2004, en compétition

Test réalisé par Stéphane Roger (mai 2005)
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Hong Kong, 1966. Dans sa petite chambre d'hôtel, Chow Mo Wan, écrivain en mal d'inspiration, tente de finir un livre de science-fiction situé en 2046. A travers l'écriture, Chow se souvient des femmes qui ont traversé son existence solitaire. Passionnées, cérébrales ou romantiques, elles ont chacune laissé une trace indélébile dans sa mémoire et nourri son imaginaire. L'une d'entre elles revient constamment hanter son souvenir : Su Li Zhen, la seule qu'il ait sans doute aimée. Elle occupait une chambre voisine de la sienne ? la 2046...

NOTEZ LE FILM

DOSSIER DE PRESSE

S'il a eu l'idée de 2046 en 1997 - année de la rétrocession d'Hong-Kong à la Chine, Wong Kar-Wai a commencé à y travailler en 2000, à la fin du tournage d'In the Mood for Love. Cinq ans lui auront été nécessaires pour terminer ce film, tourné entre Shangaï, Hong-Kong, Bangkok et Macao : aux nombreuses évolutions qu'a fait subir le cinéaste à son projet (changements de casting et de compositeur notamment, puis très long travail de montage) s'est ajouté un facteur extérieur : l'épidémie de SRAS (cas de pneumonie atypique) qui s'est propagée en Asie au début de l'année 2003 a en effet retardé le tournage de certaines scènes.


"Nous avons tous besoin d'un endroit où stocker, voire cacher, souvenirs, pensées, impulsions, espoirs et rêves. Ce sont des aspects de nos vies que nous ne pouvons résoudre ou plutôt sur lesquels nous ne pouvons agir, mais en même temps nous redoutons de nous en délester. Pour certains cet endroit est un lieu réel, pour d'autres un espace mental, pour un plus petit nombre ce n'est ni l'un ni l'autre. 2046 est un projet entamé il y a quelque temps. Le chemin pour achever le film fut long et riche en péripéties. Tout comme les souvenirs que nous cherissons, il est difficile de s'en défaire."


Le titre choisi par Wong Kar-Wai pour son nouveau film était le numéro de la chambre d'hôtel de In the Mood for Love, lieu de rencontre des deux protagonistes. Ce chiffre fait également référence à la dernière année durant laquelle Hong Kng bénéficiera en Chine d'un statut spécial.

Annoncé comme l'un des événements du Festival de Cannes 2003, 2046 a été... l'un des événements du Festival de Cannes 2004, même s'il a bien failli ne jamais être projeté sur la Croisette. Le long-métrage a en effet été sélectionné alors que Wong Kar Waï n'en avait pas encore achevé le montage. Le réalisateur aurait même retourné certaines scènes quelques jours avant la présentation du film au festival, même si, selon l'intéressé, il s'agissait essentiellement de retravailler les effets spéciaux... 2046 allait-il être terminé à temps ? Le suspense s'est poursuivi jusqu'au jeudi de la projection : en début d'après-midi, le festival ne disposait que de 20% de la copie. Le réalisateur - qui était attendu le mercredi, mais a raté son vol...- est alors arrivé en avion privé à Cannes, les bobines manquantes sous les bras (il aurait, selon certaines rumeurs, bénéficié d'un couloir aérien). Au prix de modifications dans le calendrier des projections, le film a finalement pu être présenté dans la soirée... Mais, donné comme l'un des favoris pour la Palme d'Or, 2046, qui était présenté en compétition, est reparti bredouille.

CRITIQUE

Pour Pascal Mérigeau du Le Nouvel Observateur: "2046 procède d'une addition de moments qui pour beaucoup touchent au sublime, instants volés au temps, impressions suspendues..." et Jean-Pierre Dufreigne de l'Express: "Une oeuvre de perdition, une métaphysique de la mémoire, un traité du désespoir souriant. Une beauté sans pareille, comme contempler en gros plan la fumée de cigarette d'une femme ravissante sur une aria d'opéra (Norma en l'occurrence). une oeuvre inclassable mais que nous classerons déjà parmi les inoubliables". Une presse unanime, un film devenu légende de par son anecdote cannoise sur laquelle le DVD revient allègrement et longuement. 2046 s'impose comme une oeurve moderne et moderniste. D'une virtuosité sans pareille, la caméra de Wong Kar Wai scrute et explore à la fois. C'est à elle qu'échoit de dimensionner ces histoires, d'apporter, à la lumière du cinéma, une tentative d'élucidation de même qu'un regard sur la vie et l'existence. Réflexion impressionniste sur le temps qui passe, instantané expressionniste sur l'essence formelle du cinéma, 2046 impose l'esthétique du sentiment et offre une mise en scène d'une richesse miraculeuse. Diamant noir aux mille éclats, le film de Wong Kar Wai s'affirme comme l'oeuvre poétique en écriture constante, mais aussi comme la poétisation d'une écriture filmique. Rythmé par des rencontres puis par leur souvenir, 2046 se veut également un film de femmes, sorte de rêve charnel éveillé évoluant dans une essence romantique prenant elle-même sa source dans un substrat romanesque. Hommage manifeste à Truffaut ou Fassbinder, le film s'inspire également d'Antonioni, duquel il récupère ces interrogations métaphysiques sur le couple et l'intégrité, sur l'existence et le destin. Accomplissement majeur, pierre blanche dans la carrière pourtant déjà bien enclenchée d'un cinéaste-auteur finalement plus Européen qu'Asiatique, loin de toute mode ou préconception esthétique, 2046, de par sa singularité, demeure un ballet de formes et de gestes, fragmenté et pourtant très construit. Une part d'insaisissable, un supplément d'âme et un état de radicalité formel tour à tour éblouissant, libérateur et absolu.


 

Vidéo : Que vaut l'image de ce DVD ?

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Un encodage miraculeux, pour un télécinéma incendiaire de qualité. Le secret de cette édition DVD réside dans la température colorimétrique du rendu des couleurs du film. Et l'on en attendait pas moins! Et pour cause: Didier le Fouest (l'étalonneur du Fabuleux Destin d' Amélie Poulain) a été recruté pour réaliser l'étalonnage numérique chez DuboiColor, à Paris. Un master numérique HD a servi pour tirer les copies du film en salles (laboratoire Eclair), ainsi que pour cette exploitation en vidéo, dont le pré-master a été traité par Eclair Premastering DVD. Didier Le Fouest, qui fit l'étalonnage avec William Chang, a suivi un long processus de comparaison entre le film et le résultat sur DVD. Le but avoué était de produire la meilleure solution vidéo possible, tout en se conformant aux principes artistiques de Wong Kar Wai, connu pour son niveau d'exigence très élevé (il a tourné 2046 avec trois chefs opérateurs!). Au final, l'image proposée ici est absolument impeccable et impressionne par la finesse de son rendu. Les nuances colorimétriques ainsi que les contrastes bénéficient au maximum des soins de Duboi, proposant sur l'écran une très grande richesse ainsi qu'une belle amplitude vidéo. La défnition est ciselée, fine mais jamais outrancière, découpant les ombres et les objets avec une très belle précision. Les lumières, idylliques et incroyablement enivrantes, sont elles aussi restituées avec force et conviction, équilibre et... luminosité. L'élégance visuelle de 2046 est à ce titre rendue au maximum. Réaliste, argentique, l'image restitue admirablement l'intégrité artistique du film, jusque dans son piqué, sans glisser vers le numérique outrancier. Les séquences en image de synthèse déréalisent un peu le film, mais sont présentes à l'écran avec le même éclat. Les arrières-plans, comme les premiers-plans, ne patissent jamais d'une faiblesse d'encodage, laissant alors lire une très belle profondeur de champs. Les visages scrutés par la caméra en permanence, sont à la fois réalistes et artistiquement parfaits, du cadrage jusqu'au rendu sur ce DVD. Nous avons tout de même noté la présence d'un grain persistant lors de certaines séquences en très basse lumière ou dans des conditions d'exposition particulières, mais il ne s'agit nullement d'un défaut. En effet, le cinéaste a toujours apprécié retourner vers la source même de la pellicule sur tous ses films, de Nos Années Sauvages à Happy Together... En outre, les noirs sont rendus avec une pureté qui les rend lisibles et profonds à la fois, forts sans être durs. L'éditeur nous propose donc une image lisse et d'une grande clarté, propre, saturée avec soin et définie de manière optimum, en phase totale avec le projet de mise en scène du cinéaste. Les contrastes sont finement gérés et proposent des noirs purs et denses. Ajoutons enfin que les multiples régimes du montage, qui alterne vitesse normale et ralentissements, saccades... sont reproduits eux aussi avec le même soin. Une réussite incontestable, qui restitue l'équilibre et l'essence esthétique du cinéma de Wong Kar Wai avec une 'impeccabilité' et une prestance techniques que nous saluons doublement.

 

 

Audio : Analyse des pistes sons du disque

film2 Claude Letessier sur son travail: "La bande son de 2046 est humble, elle est simple et elle est profonde. II n'y a aucun artifice traditionnel du cinéma, pas de surexploitation des surrounds, très peu de mouvements suivis dans le centre, une simplicité dans la répartition des bruitages et une utilisation optimale des sons de production. Je me suis assis en salle de mixage, avec une écoute de proximité, sans trop monter le volume, car 2046 est un film élégant. J'ai tout resserré au centre, corrige les médiums des dialogues pour qu'ils soient plus perçants. Du coup, la musique nécessitait une spatialisation plus précise, avec des vapeurs de réverbération a I'arrière pour donner de la profondeur et établir une relation tridimensionnelle. En réalité, c'est une bande son complètement organique, électrique, aux antipodes du numérique, qui est froid."

Impossible en effet de ne pas accorder tout notre intérêt au travail artistique que représente la bande-son de 2046. Fine et colorée, calme et impérieuse, elle recèle une richesse expressive de tous les instants. Orientée vers un réalisme sonore absolu, elle n'oublie cependant pas de composer un paysage acoustique en phase avec l'évolution des personnages et de leurs états d'âme. Contrepoint dramatique majeur, celle-ci est organisée autour de deux axes majeurs: les dialogues, d'une part, et la musique, d'autre part. Une double forme d'inspiration en somme. Signalons que la musique du film a été empruntée à certains films de Fassbinder (Peer Rabben) ou de Truffaut (George Delerue), dont Wong Kar Wai capte l'essence polysémique pour finalement la faire sienne, énergie du désespoir mais aussi substance organique dans laquelle baigne son film. Scénique et ouverte, la bande-son installe très rapidement une couleur, une humeur tridimensionnelle qui s'établit dès les premiers instants comme modèle acoustique dominant, forme sonore essentielle. COmme chez Scorsese, la musique chez Wong Kar Wai occupe un espace diégétique, oriente la dramaturgie en proposant un pistage dramatique, une indexation thématique faite de rancœur, de réitérations (le thème obsédant du film, les aria...), de réinterprétation. Forme artistique dense mais fluide, la bande-son s'insinue dans la matière du film, qu'elle pénètre et occupe de manière immanente, établissant une relation charnelle avec les images. L'acoustique des lieux est reproduite avec un soin extrême au cœur d'une scène sonore vaste et intime à la fois. La scène frontale véhicule la majorité des sons d'ambiance, et constitue un ancrage spatial de référence pour la bande-son, au coeur duquel celle-ci établit sa véracité et sa force de persuasion, aidée en cela par une captation des dialogues aux petits oignons. Pureté et impact les caractérisent, tout comme la brillance et une belle forme de réalisme. Sur ce plan-là, l'impact psycho-acoustique est troublant de véracité: les petits cris de Zhang Zhiyi sont reproduits avec une sensation de naturel confondante.

Ce naturel restera, sur toute la durée du métrage, la pierre angulaire du mixeur et du sound-designer. S'installant dans la continuité esthétique des précédentes oeuvres de Wong Kar Wai, cette bande-son frappe par l'expressivité de sa sobriété: voies surrounds employées finalement abondamment, pour amplifier le paysage acoustique, basses expressives,... sans jamais glisser dans des facilités de conception ou des clichés sonores. Privilégiant la clarté des messages sonores tout autant que leur naturel, la bande-son de 2046 bâtit un édifice dramatique majeur et essentiel. Profusion et richesse caractérisent ce mixage, qui ne verse cependant jamais dans l'excès mais se choisit la voie de la mesure, ce qui ne signifie pas pour autant minimalisme... . Les sons de production ont été utilisés au maximum selon Letessier, ce qui ne surprend pas. ils sont intégrés dans le "plenum" sonore du film avec un beau naturel et l'on ressent cet équilibre et cette absence de traitement en post-production, de ré-enregistrements. Un renoncement à l'artifice et une profession de foi envers le naturel, ou plutôt, l'expression du naturel organique au travers du médium sonore. A ce titre, la bande-son est une réelle oeuvre d'art, composée et façonnée comme une forme artistique physique. Une véritable pallette faite de nuances et de volutes savoureuses.


Elément multicanal principal, la musique dessine dans l'espace sonore du film des arabesques texturées inoubliables. Reproduite avec une clarté stupéfiante et un équilibre spectral rarement atteint, elle participe corps et âme aux mouvements du film et accompagne la dramaturgie, qu'elle instaure finalement, avec une délectation et une légèreté presque émouvantes. Employant des airs d'opéra ou des titres jazz, la bande-originale, autre versant de la bande-son du film, évolue au gré d'un rythme global lancinant, frais et infiniment romantique dans son expression. L'expressivité des chansons employées colore la bande-son et revivifie son pouvoir de dire, de raconter, d'exposer, oralement, une histoire complexe, à base de fragments et de sensations. D'où ce sentiment d'écouter un tout organique à l'écoute du film: palpitante et tapissée d'ambiances, la bande-son obéit au rythme du film tout en proposant sa propre intégrité physique dans son domaine. L'acoustique environnementale et ambiophonique que propose le film repose sur un sémantisme fort qui jamais ne s'éloigne de sa dimension artistique. Loin des démonstrations de force à base de "gros son", la bande-sonde 2046 instaure une "aura" diaphane, un sentiment d'évanescence permanent. En outre, celle-ci se redéfinit à chaque séquence, et propose donc une forme aspectuelle mouvante et liquide. Si les effets à proprement parler ne sont pas légion, la scène sonore est employée à bon escient: construite autour d'une base stable et solide, elle s'articule en mouvements musicaux qui envahissent tous les canaux avec un pouvoir de recouvrement sincèrement très convaincant. Sa dimension spatiale et son relief émotionnel se traduisent dans l'espace sonore du film, géré en 5.1, et dont la nature discrete permet d'établir un univers acoustique cohérent fait d'échos, de déplacements, de chocs d'objets, de perceptions, de productions vocales (les langues Asiatiques multiples employées sur le tournage révèlent à elles seules une vraie musique poétique du fait de leurs intonations diverses)... A cet égard, la scène sonore affiche une densité lisible, à échelle sonore humaine, et dont la dimension émotionnelle révèle un lyrisme intime presque épique. La musique dispose donc d'un revêtement formel ultra-convaincant. C'est elle qui occupe tout l'espace sans jamais donner la sensation d'être bassement "ventilée" ou répartie sur six enceintes. Sa grande force relève de son expressivité plastique et de son intégration fluide et tempérée au cœur de l'espace acoustique du film. Soyeuse, aérée, forte et tout bonnement magnifique, la musique de 2046 est un événement en soi. Lors du mixage, un effort artistique a été réalisé pour l'intégrer dans le film sans jamais la rendre illustrative ou secondaire. Il en va de même pour les bruitages d'ambiance, dont le degré de réalisme est lui aussi élevé tout comme les dispositions scéniques dans l'espace stéréophonique avant comme arrière. Lors de la séquence du Casino, les voies arrières diffusent des ambiances vaporeuses détourées avec soin, qui participent à l'élargissement de la scène sonore de manière simple mais délicieuse. Lorsque la musique paraît, la bande-son se pare d'éclats multicanaux lisibles et presque "épiphaniques".

A découvrir sans plus attendre, cette bande-son sobre, expressive, équilibrée et en même temps très physique incarne sans nuls doutes l'une des essences formelles du cinéma de Wong Kar Wai. Elle récupère de sa mise en scène un caractère impressionniste qu'elle transforme en donnée acoustique-maîtresse. Une véritable et authentique peinture sonore, dont l'audio-spectateur avisé saura ressentir chaque coup de pinceau et chaque ébauche artistique.

 


DTS vs. Dolby Digital DTS vs. DD

NOTEZ LA PISTE DTS


film3 Avant toute chose, merci de consulter la page spéciale que nous avons consacrée au propos de Claude Letessier, mixeur (Français) du film. Issus du dossier de presse DVD de l'éditeur, la lecture, assidue, de ce texte s'impose pour comprendre ce nous allons aborder dans les lignes qui suivent.

ACCES AUX PROPOS DE CLAUDE LETESSIER SUR L'ADAPTATION DE LA BANDE-SON POUR CETTE EDITION DVD

Face à ces nombreuses perspectives d'évocation multicanales, la piste DTS 5.1 s'impose sans problème pour ses qualités de restitution du relief multidimensionnel, plus appuyé et franc, ainsi que pour la dimension sonore qu'elle ajoute aux capacités spatiales dont le mixage est capable. L'atmosphère qui en émane est tour à tour plus vive, plus cristalline (les voix sur la centrale sont reproduites avec une bien meilleure netteté). La richesse d'âme du mixage peut à ce titre s'illuster à merveille. Timbre, dynamique, rapport signal sur bruit, diaphonie sont épatants de prestance et de densité formelle. Le côté brillant de la bande-son, même s'il a été atténué (nous allons y revenir) est davantage mis en valeur sur la piste DTS, qui récupère une partie des subtilités de la bande-son légèrement enfouies dans la piste Dolby Digital 5.1. Précision et mise en forme de la musique sautent littéralement aux oreilles, en particulier la dimension musicale, nettement mieux reproduites en DTS, au point d'être comme mieux inscrite dans le mixage. Chaque réverbération, chaque prolongement des échos et chaque résonance spatiales trouve dans le format DTS une once de supériorité dans la reproduction, un véritable épanouissement dynamique la plupart du temps. Massive et vaporeuse, la bande-son y gagne en légéreté ainsi (et surtout) qu'en aération, tout en se donnant davantage au spectateur-auditeur grâce à la clarté retrouvée des dialogues (de manière légère toutefois, mais suffisament marquée). La scène sonore se densifie, s'élargit aussi, tout en complétant l'espace et en redynamisant son aspect spatial. Nous vous incitons à visionner le film avec un réglage de volume placé plus haut que d'ordinaire, histoire de laisser à la bande-son et à la piste DTS la possibilité de se décanter et de s'épanouir.

Nous ne tarirons pas d'éloge sur la dimension quasi-introspective, mais surtout méditative du film, lisibles jusque dans la bande-son. Et à nouveau, le codage DTS lisse les choses, dramatise le poids sensoriel du son et revivifie une partie du spectre audible. Sans évidemment retravailler le mixage, il propose une mise en forme d'envergure fort bienvenue en accentuant certains des aspects les plus sensibles du relief de la bande-son. En revanche, les opérations de réégalisation et d'amoindrissement qu'a du subir la bande-son nous mettent en colère... En effet, une réégalisation de la réponse en fréquence a été opérée, tout comme une atténuation de la dynamique et une réduction des écarts d'amplitude... Plus simplement, les pics sonores ont été réduits, les signaux recalibrés (certains de nos confrères parlent de gigantesques d'infra-graves sur le générique du film, ici inaudibles car tout bonnement absents...) et la dimension globale de la bande-son réadaptée pour un environnement sonore domestique. Nos visiteurs réguliers connaissent notre position intégriste concernant ces retouches que nous dénonçons régulièrement. En réalité, si adaptation il y a, c'est surtout un reparamétrage de la bande-son, qui porte atteinte à son intégrité artistique. A ce titre, les voies arrières ont été réduites en amplitude et en "rendu" volumétrique, alors que les spectateurs de cinéma ont pu découvrir, pour peu que la salle soit calibrée avec soin, un rendu de la bande-son plus homogène, conforme en tous cas aux desiderata du mixeur. Ici, le mixeur a été lui-même son propre "bourreau": cette double nature l'affranchit quelque peu puisqu'il est intervenu lors de la création de la bande-son mais aussi de sa mise à jour sur DVD. Néanmoins, comment justifier une telle pratique? "J'ai tout resserré au centre, corrigé les médiums des dialogues..." nous indique Claude Letessier. En opérant de la sorte, on procède à une forme d'atténuation qui neutralise certaines des formes artistiques de la bande-son, d'autant que ces "opérations" ne s'avèrent presque jamais nécessaires... Castration, trahison? Ces opérations prennent donc part à une logique d'adaptation en vue de la diffusion dans les home-cinema de France. Cette réponse à la la diversité est en général condamnable (Studio Mi Casa etc...). La correction des voix des acteurs est en revanche inattaquable puisqu'elle convainc finalement, en proposant sur la voie centrale une réponse charnue et dense, jusque dans les médiums (zone d'écoute très sensible), qui possèdent de quoi flatter l'oreille humaine. Mais pour le reste... cette mise à jour forcée nous semble inutile et surfaite. Au final, peu de déception puisque contrairement à ce que réalisent régulièrement les studios Américains, le haut du spectre n'a semble t-il pas été écourté et la réponse en fréquence peu "rabotée". Elle conserve son équilibre, ce qui ne nuit finalement pas au pouvoir d'évocation de la bande-son de 2046.

Un bémol pour finir ce test donc, et le sentiment de se retrouver, en dépit des qualités techniques de cette bande-son, face à un travail minoré, amoindri, affaibli, mais avec lequel il faut pourtant devoir composer... Le zone 3 est sans doute plus expansif et complet, avec des sifflantes sur les dialogues, aucune retouche sur la réponse en fréquence globale (ultra-important pour une bande-son, rappellons-le, dans la mesure où cela conditionne le pourtour du son mais ausi son corps , son âme technique) ainsi qu'une présence spatiale de la scène sonore davnatge marquée. Ici, rien de réellement décevant sur ce zone 2 (la scène sonore se montre construite et spatialisée avec soin), mais un sentiment psychologique d'avoir été bernés, et de subir à nouveau les outrages, pour paraphraser quelque peu Truffaut, d'une certaine tendance du son au cinéma... . Pas de quoi crier au scandale, mais suffisament d'éléments pour se mettre en colère. Il est de notre devoir de vous prévenir.

 

Suppléments : Que trouverez-vous sur la galette ?

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DISQUE UN:

• Film (2 heures 02)
• Menus animés
• Chapitrage musical et commentaires sur la musique
• Bandes-annonces de In the Mood for Love et 2046
• Sélection codage son (DD ou DTS 5.1)


 

DISQUE DEUX: 2047 (3h de suppléments)

Making of (37 min)

Scènes inédites: huit scènes dont une fin alternative (20 min)

Entretiens avec Wong Kar Wai, Tony Leung et Zhang Ziyi (17 min)

Légendes cannoises : documentaire sur la présentation du film au Festival (27 min)
Extrêmement instructif et passionnant à suivre, ce module de 27 minutes revient sur lévénement Cannes 2004 que fut 2046, avec moult interviews (Thierry Frémaux etc...). Le documentaire revient également sur la "brutalité" du montage Cannois du film, avec ses images en fil de fer, sorte de pré-version définitive.

Wong Kar Wai : portrait en 20'46": commentaires sur le film par trois critiques : Michel Ciment (Positif), Jean-Michel Frodon (Cahiers du cinéma) et Pascal Merigeau (Le Nouvel Observateur), avec des extraits de Nos Années sauvages, In the Mood for Love et 2046 (21 min présenté en 16/9)
Autre module fondamental de ce DVD, dans lequel la parole est donnée à trois grands critiques Français. Leur point de vue change radicalement de celui d'autres canards très grand public, et ces trois fines plumes y dissertent avec enthousiasme et exhaustivité. Tout l'uniers de Wong Kar Wai est passé en revue, de l'esthétique au thématique. Remarquable.

2046 : design du souvenir : les étapes de la conception et de la réalisation de la ville futuriste en images de synthèse (5 min)

Bandes-annonces : “promo-reels”, “trailers”, “teasers” et bande-annonce définitive retracent l’évolution du film au fil du temps, de 2002 à 2004 (16 min)
Genèse et évolution du film, dont le tournage prit cinq ans. Complet et éclairant.

La musique : présentation par Wong Kar Wai, liste des morceaux, biographies des musiciens, et vidéo-clip inédit sur l’air de Casta Diva, par Wong Kar Wai (8 min)

Galerie d’affiches : des dizaines de projets de Hong Kong, du Japon et de France
Très riche section.

Galerie de photos : un point de vue différent sur des scènes du film et la découverte de scènes totalement inédites
Superbes photos de production et de plateau.

Devant et derrière la caméra : fiche artistique, fiche technique, biofilmographies

Numérologie : le sens de tous les nombres et dates évoqués dans le film
Très complet, ces pages interactives lèvent le voile sur certains des mystères du film, sans pour autant les faire éclater au grand jour...

Catalogue Océan et bandes-annonces de films asiatiques

Section ROM : le dossier de presse du film, économiseur d’écran, fonds d’écran, liens internet...

...et un bonus caché que l'auteur de ces lignes cherche encore...

Guide du voyageur
• Livret collector de 12 pages, manuel à l'usage des passagers en partance pour 2046... qui se révèle rpesque indispensable devant la richesse des suppléments présentés!


Conclusion

Une édition techniquement massive et convaincante pour une oeuvre de cinéma inoubliable. Le DVD se fait donc écrin de prestige, et l'on n'en attendait pas moins de la part de l'éditeur. Pour ce mois de mai 2005, il s'agit donc d'une pièce de choix à laquelle vous devriez avoir bien du mal à échapper. En tenant compte de notre sérieux bémol tout de même!

Les amateurs éclairés de Wong Kar Wai peuvent découvrir un autre de ses chefs-d'oeuvre, Days of Being Wild (Nos Années Sauvages, 1991) en zone ALL (0) et en DTS 5.1 remasterisé, pour un prix dérisoire, chez nos partenaires de Dvdasian.com, en suivant ce lien. Le film est présenté en 16/9 1.85 et est sous-titré en Anglais exclusivement.

 

Notes du Disque

Note Image

Note DTS

Note DD

Note artistique mixage

Note Interactivié
Note Image

Note DTS

Note DD

mixage artistique

Note Interactivité

Note Globale  


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jaquette

specifications techniques
- DVD Vidéo
- DVD-9 et DVD-9 (bonus)
- Zone 2 (PAL)
- RCE : Non
- Intro DTS : Non...
- Changement de piste son à la volée possible.

- Bitrate film: 7.64 Mbps


format video
- 16/9
- Ratio : 2.35:1 CinémaScope


format DTS
- Coréen, Japonais, Mandarin 5.1

format DD
- Coréen, Japonais, Mandarin 5.1
- Français 5.1


format PCM
- Aucun


debit audio
DTS : 754.50 Kbps
DD : 448 Kbps

Piste DTS: 685 Mo
Pistes DD: 405 Mo


sous-titres
- Français imposés...


interactivite
- Menus animés et sonores
- Chapitrage
- Version sonore


bonus
- Bandes-Annonces


dvd-rom
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- Dossier de presse du film
- Economiseur d'écran
- Fonds d'écran

prix
- 24.99 Euros (Collector)


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unique et exclusive des marques / sociétés citées. Leur présence sur ce site n'est qu'illustrative, et n'est soumise
à aucune forme de contrat. Pour toute donnée supplémentaire sur DTS, merci de consulter
le site officiel: www.dtsonline.com.