 Le Dolpo: le vieux chef Tinlé refuse de laisser la conduite de la caravane de yaks au jeune Karma, qu'il accuse d'être responsable de la mort de son fils. Ce dernier, en dépit des oracles, lève la caravane avant la date annoncée, et entraîne avec lui tous les jeunes du village. De son côté, Tinlé, aidé de son second fils Norbu et de son petit fils Passang décide lui aussi de se lancer à l'assaut des hautes plaines. "Une aventure grandiose entre les hommes, la nature et les dieux".
Himalaya est une ode splendide à la vie: littéralement mystique et empreint d'un formidable esprit d'aventure et de courage, le film de Eric Valli se hisse droit vers les sommets de l'humain et de la solidarité. A une mise en scène ample et généreuse s'associe une foi entière, une passion unanime et d'une force inouïe pour la culture d'un pays et d'une région qui ont su résister aux assauts du temps et de la modernité. En suivant l'itinéraire d'un jeune enfant, qui, plus tard, deviendra le chef et le guide spirituel de tout un peuple, Valli s'intéresse principalement à l'existence, tant est si bien que son oeuvre, d'abord visuelle, débouche sur une fable d'une force prodigieuse. Tout est réussi et justifié dans Himalaya: des scènes d'aventures, épiques et majestueuses, aux scènes intimistes, touchantes de vérité non dissimulée, son film respire l'amour d'un pays et de sa culture millénaire. Photographe, aventurier, mais aussi grand passionné, Valli a vécu plusieurs années parmi les 'Dolpopas'. De cette expérience, il a puisé une force d'évocation et de narration d'une sensibilité presque "émerveillée". Du grand Art, à redécourir en Blu-Ray HD, neuf ans après la sortie d'une édition DVD déjà digne d'éloge, et à laquelle nous avions consacré une interview de la responsable éditoriale des Editions Montparnasse, éditeur responsable de la sortie du film en octobre 2000. Elle est lisible à cette adresse.
Vidéo:
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Les images offertes par cette édition Blu-Ray sont de toute beauté: précises, lumineuses, définies (à quelques exceptions près...), elles illuminent littéralement un ensemble en tous points remarquable. L'étalonnage des couleurs est très juste, avec, entre autres, des bleus sidérants de beauté et d'éclat, et semble fidèlement reconstituer les lumineuses immensités du Dolpo. Majesté, splendeur... toute la section image est remarquable. Cette édition Haute Définition rajoute davantage de cachet et permet « d’argentiser » encore plus le rendu, pour une texture très cinéma, avec son léger voile de grain très délicat, qui permet de définir des images somptueuses, qu’il s’agisse de plans larges ou de plans rapprochés. Le piqué de l’image se montre parfois sidérant, offrant des images d’une très grande lisibilité, et d’une véracité sans faille. La grande transparence de l’atmosphère lors des conditions de tournage (en très haute altitude) permet d’obtenir des images dépourvues de bruit, même si ce dernier s’illustrera parfois beaucoup lors des intérieurs obscurs, avec une forte tendance à la granularité et à l’éruption de bruit vidéo. Mais au grand final, tous les indicateurs HD s’allument en vert : contrastes forts, luminosité idyllique, grande clarté expressive de tous les plans, fluidité sans faille, et relief visuel jamais approximatif mais très souvent troublant. A ceci s’ajoute une fine gestion de la colorimétrie : plus tenue en début de métrage, elle s’épanouit au fil de la progression de la caravane dans les montagnes, offrant alors des ciels cyans d’une rare beauté, et mettant particulièrement en avant les tons primaires des vêtements. Une superbe richesse visuelle d’ensemble, littéralement sublimée par ce pressage Haute Définition très réussi.
Audio: Analyse artistique et technique de la bande-son
Sans pour autant exagérer et glisser vers l'artificiel, la bande-son de Himalaya est d'une qualité très satisfaisante. Ample et généreuse, la masse sonore ne perd jamais de sa texture, et propose une scène sonore d'un naturel et d'une transparence souvent superlatifs. Tous les détails d'une prise de son dans des conditions extrêmes sont là, que ce soit "pris sur le vif" sur le terrain, ou bien ajouté en post-synchronisation. Peu d'effets tapageurs ou grandiloquents : ici, c'est une "onctuosité" frontale très marquée (stéréophonie ouverte et fort bien expressive) qui est offerte ici, fidèle, là-aussi, aux conditions de tournage. Réalisme est le terme le plus consacré pour décrire cette bande-son qui fait la part belle à la majesté des paysages. La scène arrière dispose d'une présence discrète au début, puis s'exprime librement lors de certaines scènes de voyage. En ce sens, la tempête, les chutes de pierre, ou bien les ambiances nocturnes des camps en haute montagne sont reproduites avec un aplomb et une texture on ne peut plus convaincants. Ce qui demeure frappant, c'est le "design" de l'ensemble: le travail effectué en studio ne trahit en rien l'aventure expérimentée par l'équipe, et rien ne semble surfait ou exagéré. Le film est ici proposé dans une version proche de la vérité du tournage, où l'ouïe du devait très probablement constituer une extension de son champ de son champ de vision. Himalaya est avant tout l'œuvre d'un homme à la sensibilité exacerbée: perpétuellement en état de captation, jamais ses sens ne pourront l'abandonner, tant est si bien que l'on pourrait presque dire que tel événement sonore entendu à tel endroit sur cette bande-son a été probablement entendu sur place, lors du tournage, au Dolpo.
Cette approche particulière, centrée comme on l'a vu sur le réalisme frontal et l'extension arrière (qui ouvre la profondeur de champ sonore) se voit parfaitement rendue par le codec DTS-HD Master Audio 5.1. Ouvert, expansif, mais surtout, surtout, très respectueux de la musique vivante et enjouée de Bruno Coulais, la version originale est magnifique. La partition, très célèbre, de Coulais occupe l’axe frontal avec une magnifique hauteur, et une stéréophonie très douce, franche, et parfois magique. De très belles tessitures musicales dominent le paysage sonore du film, qui se verra cantonné sur l’axe frontal dans un premier temps, avant de devenir largement plus ouvert sur l’arrière lors des dernières séquences, qui décrivent acoustiquement desq conditions atmosphériques épouvantables, occasionnant une couverture optimale de la scène arrière, qui accuse alors une superbe dynamique et une transparence du tissu acoustique fort appréciable.
Rien n'est perdu dans le flux de données, et bien des détails musicaux du thème principal, très aéré, sont retranscris avec conviction et panache. Clarté, cohérence et qualité de timbre illuminent un ensemble sonore prodigieux. Non ré-égalisée et très proche des éléments originaux, cette version est un modèle du genre. En dépit de sa discrétion -peu de surrounds, mais grave bien rond et très massif par moments- la bande-son d'Himalaya restitue des hautes fréquences très musicales, des médiums ouverts, et des basses fréquences convaincantes. L'ouverture est immense par moments (générique d'ouverture...), et les voies arrières, lorsque habillement sollicitées, participent à encore plus de profondeur de champ . Le codec DTS-HD Master Audio accompagne le rythme lancinant des personnages, et restitue toute sa fraîcheur acoustique à la bande-son tempérée mais bel et bien présente du fil d Eric Valli. On ne peut que louer son refus de l’extravagance, et sa propension à fidéliser les messages sonores, respectueux en tout point des notes harmoniques et de l’échelle des fréquences. Une superbe réussite, techniquement pregnante, et dont les bénéfices de l’audio dite HD s’illustrent dès les premiers instants. A savourer quatre bons décibels de plus que d’ordinaire pour mettre en valeur les timbres superbes, jusque sur le canal central, et apprécier la subtilité de la balance tonale, tout en amplifiant l’émotion acoustique que propose le film.
Suppléments
 Making-of (27 minutes, non restauré, SD,4/3, DD 2.0)
Court Documentaire sur le Dolpo (SD, 05:36 minutes)
Nos Notes du
Disque
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Un film de Eric Valli
